Les résultats des élections fédérales sont désormais connus et, avec eux, la distribution des sièges à la Chambre durant la prochaine législature. Composer une coalition gouvernementale ne sera peut-être pas aisé… quoique les résultats clarifient nettement le jeu. Testez par vous-même à l’aide de notre outil interactif.
Les Belges doivent-ils s’attendre à d’interminables négociations pour la formation d’une majorité fédérale? Les pronostics restent hasardeux, mais l’arithmétique électorale et les déclarations des uns et des autres pourrait considérablement simplifier le processus.
La Chambre des représentants compte 150 sièges, une majorité se constituant donc de 76 sièges au minimum, bien qu’une si courte avance demeurerait fragile. C’est l’idéal, probablement, mais pas indispensable: les formations politique devraient chercher à former une coalition fédérale qui soit majoritaire dans l’absolu, mais également dans chacun des groupes linguistiques du pays.
A ces conditions mathématiques s’ajoutent des considérations politiques, qui impliquent que certains partis ont gagné ou perdu les élections, rendant leur participation plus ou moins probables. Typiquement, il est difficilement concevable qu’Ecolo participe au pouvoir, pour citer un exemple. Le PS, pour sa part, a fait le choix de l’opposition, il est donc très peu probable de le voir intégrer le gouvernement fédéral.
Quelques exclusives ont été posées, par ailleurs: aucun parti ne compte gouverner avec le Vlaams Belang, pas plus qu’avec le PTB d’ailleurs. Ce sont donc autant de sièges qui sont «neutralisés» dans la perspective d’une majorité. Le parti DéFI a d’ores et déjà exprimé qu’il ne gouvernerait pas avec la N-VA, et de toute façon les Amarantes n’ont plus qu’un seul siège au parlement, ce qui les rend tout à fait dispensables. Idem pour Ecolo, qui a subit une verte raclée électorale et qui, même avant cela, aurait difficilement pu entrer dans un exécutif avec les nationalistes.
Les coalitions qui pourraient voir le jour dans les Régions et Communautés pourraient également interférer dans le jeu fédéral, dans le cadre de «coalitions miroirs» par exemple. Sans oublier la notion de familles politiques, dont les partis membres connaissent des sorts différents au nord et au sud du pays et qui pourraient se disloquer. En définitive, puisque les résultats traduisent de nettes tendances dans les trois régions du pays, le jeu pourrait s’en trouver simplifié.
De prime abord, au niveau fédéral, la formule qui tient le bon bout est une coalition de type «Arizona», que nous appelons aussi «Madéroise» dans notre outil, et qui réunirait N-VA, MR, Vooruit, CD&V et Les Engagés. L’avenir dira si elle se concrétise.
Le Vif vous propose de vous prêter vous-même à l’exercice de la formation d’une coalition fédérale majoritaire, à l’aide de son outil interactif. Il apparait que les formules plausibles ne sont pas tellement nombreuses.
(si le module ne s’affiche pas correctement, cliquez ici)