Plus de deux semaines après leurs cadets de l’enseignement obligatoire, les quelque 230.000 étudiants du supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles vont à leur tour retrouver le chemin de leurs auditoires d’ici la fin de cette semaine.
Cette rentrée académique, la dernière avant le scrutin de juin prochain, sera aussi la première pour la toute nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux (MR), désignée début juillet à la suite de la démission surprise de Valérie Glatigny pour raisons de santé.
Pour l’occasion, la ministre Bertieaux assistera jeudi matin à la rentrée des étudiants du 1er bachelier en pédagogie sur le campus Defré de la Haute école Bruxelles-Brabant (HE2B), à Uccle. Un choix assez logique, la formation des instituteurs et régents passant à partir de cette rentrée de trois à quatre années d’études.
Sur le plan politique, le principal dossier que la nouvelle ministre est appelée à faire aboutir dans les tout prochains mois est sans conteste la réforme délicate des allocations d’études dont bénéficient aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers d’élèves et d’étudiants en FWB. En juin dernier, la fuite de premiers changements envisagés par Valérie Glatigny avait suscité pas mal d’émoi auprès d’une série d’acteurs de la société civile. Face à ces remous, PS et Ecolo, qui siègent au gouvernement avec le MR, s’étaient empressés de préciser que la réforme n’avait encore fait l’objet d’aucun accord au sein de la majorité…
Un nouveau président pour le CA de l’Ares
Hormis cette réforme, le gouvernement devrait aussi se pencher dans les mois qui viennent sur la désignation d’un nouveau président du conseil d’administration de l’Ares, l’organe faîtier de coordination et de soutien à l’enseignement supérieur. Depuis la démission de Jean-Pierre Hansen en 2020, le poste en effet vacant. Le MR avait maladroitement tenté à l’époque d’y désigner l’ancien ministre et recteur l’ULB, Hervé Hasquin, mais sa candidature avait été sèchement rejetée par une majorité des membres du CA de l’Ares.
Face à cette rebuffade, la majorité arc-en-ciel a finalement décidé au printemps dernier de modifier le cadre législatif afin que le choix du gouvernement ne puisse plus à l’avenir faire l’objet d’un véto d’une majorité des acteurs de l’enseignement supérieur. Selon la clé de répartition des hauts mandats entre partenaires de majorité, le poste de président du CA de l’Ares revient au MR. Le choix du gouvernement devrait dès lors être logiquement arrêté avant les élections et un éventuel changement de majorité.
Dix ans après sa création, l’ensemble de l’Ares devrait d’ailleurs faire l’objet d’une évaluation dans les mois qui viennent. Un marché public a été lancé afin de désigner un consultant externe qui sera chargé d’analyser le fonctionnement de l’institution. Les résultats de ces travaux ne sont toutefois pas attendus avant 2024.
Par ailleurs, il est à présent quasi certain qu’il n’y aura plus de changement du calendrier académique d’ici la fin de cette législature. L’an dernier, la ministre Glatigny espérait pouvoir le modifier à plus ou moins brève échéance, notamment pour assurer une meilleure synchronisation avec les nouveaux rythmes appliqués dans l’enseignement obligatoire et rééquilibrer dans le supérieur les périodes consacrées aux enseignements, aux blocus, aux examens et aux temps de repos. Mais après des mois de discussions entre acteurs, aucun compromis ne semble toujours en vue. A la fin de ce mois de septembre, le conseil d’administration de l’Ares est d’ailleurs appelé à remettre un avis sur le sujet. Et à défaut de consensus, celui-ci ne devrait finalement livrer que des éléments de réflexion… pour le prochain gouvernement.
Une rentrée académique fusionnée
Enfin, cette année qui s’ouvre dans le supérieur sera marquée par la toute première rentrée académique fusionnée pour l’UCLouvain et l’Université Saint-Louis après bien des années d’imbroglio politico-académique autour de ce mariage. L’Alma mater catholique comptera désormais quelque 40.000 étudiants au total et près de 7.000 membres du personnel répartis sur pas moins de huit campus en Wallonie et à Bruxelles. L’institution sera d’ailleurs marquée au printemps prochain par l’élection quinquennale de son recteur. Vincent Blondel, qui achève son second mandat à la tête de l’UCLouvain, n’a pas encore dévoilé ses intentions pour l’avenir. Statutairement, rien ne l’empêche de se présenter pour un troisième mandat de cinq ans, l’intéressé n’étant pas atteint par la limite d’âge pour cette fonction.