Le département de la Justice des Etats-Unis a de nouveau rendu publics au moins 8.000 documents concernant le défunt Jeffrey Epstein. La semaine dernière, une première majorité de 300.000 pages a été publiée, mais cela a suscité des critiques car il n’a été publié qu’une partie du contenu disponible.
Près de 8.000 nouveaux documents sur le scandale Epstein étaient disponibles mardi sur le site du ministère de la Justice américain, accusé de rétention d’informations et critiqué par l’opposition démocrate pour la diffusion, jugée trop lente, de ce dossier, a constaté l’AFP.
Ces nouveaux fichiers contiennent notamment des centaines de vidéos ou audios, dont des images de surveillance d’août 2019, quand le criminel sexuel new-yorkais Jeffrey Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule, selon l’analyse de l’AFP.
Le président américain a réagi, pour la première fois, à la publication officielle d’une partie du dossier sur le délinquant sexuel, estimant que «tout le monde était ami» avec celui qui fréquentait de nombreuses personnalités publiques.
Sa première réaction était attendue. Alors que victimes et élus s’insurgent contre un manque de transparence après la récente publication incomplète d’éléments du dossier Epstein par le gouvernement américain, Donald Trump s’est inquiété des conséquences de la révélation totale des éléments de l’enquête de ce dossier explosif.
«Tout le monde était sympa avec ce type», a lancé le président républicain à propos du richissime financier accusé d’avoir exploité sexuellement plus de mille jeunes femmes, dont des mineures, et mort en 2019 en prison, avant son procès. Figure de la jet-set new-yorkaise, Jeffrey Epstein est connu pour avoir fréquenté de nombreuses personnalités internationales et américaines de premier plan, dont l’actuel président républicain et son lointain prédécesseur démocrate Bill Clinton.
«Bill Clinton était ami avec lui, mais tout le monde l’était», a-t-il poursuivi, s’inquiétant que certaines personnes «ayant innocemment rencontré» M. Epstein, notamment «parce qu’il était à une fête», puissent être injustement embarrassées par la publication de ces documents. «Vous ruinez la réputation de quelqu’un», a ainsi lancé le milliardaire républicain de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Des fichiers «caviardés»
Alors qu’il s’était dit favorable à la publication des documents lors de sa campagne en 2024, Donald Trump avait ensuite fait volte-face, évoquant un «canular» instrumentalisé par les démocrates. Il a finalement cédé à la pression du Congrès et de sa base électorale, obsédée par l’affaire, et promulgué une loi imposant à son ministère de la justice cet effort de transparence.
Mais seule une partie des documents étaient disponibles sur le site du ministère de la justice, vendredi soir, et de nombreux fichiers ont été caviardés, comme les 119 pages de retranscription de délibérations du jury, dont la publication était pourtant «autorisée par un juge fédéral», ont déploré les victimes. Le ministère a répondu avoir besoin de plus de temps pour publier avec précaution le reste des fichiers, dans le but de protéger au mieux les victimes dont l’identité pourrait être dévoilée.
L’opposition démocrate voit cependant ce retard comme une manœuvre politique destinée à éviter la publication d’informations supposément compromettantes pour le président Donald Trump, qui apparaît sur des images aux côtés de Jeffrey Esptein.












