Après la lourde défaite de son parti, le chancelier allemand Olaf Scholz ne suivra pas l’exemple d’Emmanuel Macron et ne provoquera pas de scrutin législatif. De son côté, le parti d’extrême droite AfD, arrivé en deuxième place du scrutin européen en Allemagne, a interdit lundi à sa tête de liste, Maximilian Krah, de siéger dans le nouvel hémicycle avec les eurodéputés de son parti.
Le chancelier Olaf Scholz exclut l’option d’un scrutin législatif anticipé, prise par la France, après le cuisant revers de son gouvernement aux élections européennes, a déclaré lundi son porte-parole.
L’idée d’élections anticipées, réclamées par l’extrême droite et des ténors conservateurs, n’a été envisagée « à aucun moment, pas une seconde », a précisé Steffen Hebestreit, et ce malgré un résultat « peu satisfaisant » des trois partis de la coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du chancelier, les Verts et les libéraux. « La date des élections régulières est fixée à l’automne 2025. C’est ce que nous prévoyons de faire », a ajouté le porte-parole, soulignant les grandes différences entre le système français, dans lequel le président joue un rôle de premier plan, et allemand où l’ensemble du pouvoir exécutif national est dans les mains du chancelier et de son gouvernement.
A eux trois, les partis de la coalition en place depuis fin 2021 ont recueilli moins d’un tiers des suffrages au scrutin européen de la veille et ont tous perdu du terrain, surtout les Verts, selon des résultats encore provisoires.
Le grand gagnant des élections est le camp des conservateurs, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et son parti bavarois allié CSU, avec 30%, qui est suivi du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) avec 15,9%. Lundi, le chef de la CSU a appelé à l’organisation d’élections « le plus rapidement possible » et à « un nouveau départ pour notre pays ».
Le gouvernement Scholz « n’a plus aucun soutien dans la population », a déclaré Markus Söder à la chaîne de télévision NTV. M. Scholz « n’a plus qu’une seule tâche à accomplir », a jugé quant à elle la co-présidente de l’AfD Alice Weidel sur son compté X : « ouvrir la voie à de nouvelles élections – au lieu de gouverner une année de plus contre la grande majorité de la population ».
L’AfD, le parti d’extrême droite, interdit à sa tête de liste de siéger au Parlement
Le parti d’extrême droite AfD, arrivé en deuxième place du scrutin européen en Allemagne, a interdit lundi à sa tête de liste, Maximilian Krah, de siéger dans le nouvel hémicycle avec les eurodéputés de son parti en raison d’une série de scandales ayant émaillé sa campagne.
« C’est le cas », a affirmé lundi à l’AFP un porte-parole du parti à la question de savoir si l’avocat de 47 ans allait être exclu de la délégation AfD. Il avait été écarté de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu’un SS n’était pas « automatiquement un criminel ». Ces propos ont conduit à l’exclusion de son parti du groupe de droite Identité et Démocratie au Parlement européen peu avant l’élection. M. Krah a également fait les gros titres ces dernières semaines en raison de liens présumés avec des réseaux pro-russes et la Chine. L‘AfD est arrivée en deuxième position aux européennes en Allemagne avec 15,9%. Ses présidents, Alice Weidel et Tino Chrupalla, rencontraient lundi matin à Berlin les nouveaux élus. La réunion devait porter sur la future délégation du parti au Parlement européen et sur la désignation d’un chef de file pour le groupe. La victoire du bloc conservateur CDU/CSU et les gains réalisés par l’AfD lors des élections européennes ont accentué la pression sur la coalition de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz.