Une journée d’action nationale est organisée ce lundi face aux difficultés que traverse le secteur industriel européen. Des milliers de personnes sont attendues dans les rues de Bruxelles.
Environ 10.000 personnes sont attendues dans la capitale pour une grève nationale en soutien aux travailleurs et sous-traitants d’Audi Brussels, dont l’avenir est en suspens. Cet appel du front commun syndical s’érige également en cri d’alarme face aux difficultés que traverse l’ensemble du secteur industriel européen, confronté à une concurrence internationale de plus en plus féroce.
Le couperet est tombé le 9 juillet dernier, juste avant la fermeture collective de l’usine pour les congés d’été: la direction d’Audi annonçait son intention de restructurer le site bruxellois, mettant en péril près de 3.000 emplois. Depuis, la colère, le dégoût et la déception ont gagné les rangs des travailleurs. L‘absence d’attribution de nouveaux modèles à l’usine bruxelloise, annoncée le 3 septembre dernier par le groupe Volkswagen, a constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Inquiets pour leur avenir, les travailleurs ont entamé un mouvement de grogne le 4 septembre, date prévue pour la reprise de la production. Il s’est ensuivi une escalade de tensions: confiscation de clés de véhicules par les syndicats, fermeture de l’usine et menaces de poursuites judiciaires par la direction, blocage du boulevard de la Deuxième Armée Britannique…
Une épée de Damoclès plane sur le site de 54 hectares et ses travailleurs, la direction cultivant notamment le flou autour de « projets » jugés trop vagues par les syndicats. Et projet s’il en est, celui d’une reprise ne suscite que peu d’enthousiasme. Il n’offrirait probablement qu’une bouée de sauvetage à un dixième de la main d’œuvre actuelle, laissant les autres travailleurs à la dérive, craint le camp syndical.
Perturbations
Le cortège de la grève nationale du 16 septembre s’élancera à 10h30 de la Gare du Nord en direction de la place du Luxembourg, où se tiendront des prises de parole. Des délégations allemande, française, italienne, autrichienne et néerlandaise se joindront au mouvement de protestation.
Car le cas d’Audi Brussels dépasse largement les frontières belges. Il illustre la « désindustrialisation massive » à l’œuvre sur le Vieux Continent, dénoncée par les syndicats. Volkswagen, maison-mère d’Audi, envisage d’ailleurs pour la première fois de son histoire de fermer des usines en Allemagne. « L’industrie est à nous », clament les syndicats, appelant à une mobilisation d’ampleur pour défendre l’emploi industriel. L’ensemble du secteur industriel, de l’automobile à la chimie en passant par le textile, est également appelé à se rassembler.
À l’occasion de cette journée de grève nationale du 16 septembre, et alors qu’il s’agit du premier jour de la semaine de la Mobilité, la Stib a annoncé que le réseau de transports publics bruxellois serait fortement perturbé. La société recommande dès lors à ses voyageurs de prévoir une solution alternative aux transports publics pour se déplacer à Bruxelles. Un Contact Center (070/23.20.00) sera accessible dès 06H00 lundi « afin d’informer aux mieux » les usagers sur l’état de la situation. La SNCB ne s’attend par contre à aucun problème sur le rail.
Après avoir fait entendre leur voix dans la rue, les représentants des travailleurs d’Audi Brussels seront de retour mardi à la table des négociations. Un conseil d’entreprise extraordinaire est en effet prévu pour discuter de l’avenir du site bruxellois et surtout explorer la piste d’éventuels repreneurs.