Les enseignants étaient invités à se croiser les bras ce mardi 26 novembre pour dénoncer les projets de la coalition Azur. L’ampleur de la mobilisation est supérieure aux attentes syndicales.
Pancarte, sifflets et mégaphones: les enseignants étaient déterminés à faire entendre leur voix, mardi matin, sur la Place du Vingt-Août, à Liège. A l’appel des syndicats, quelques milliers de professeurs se sont rassemblés dans le quartier universitaire de la Cité Ardente pour dénoncer les projets du gouvernement MR-Engagés.
« Il y a tellement de monde qu’on a décidé d’organiser un petit cortège improvisé, exulte Luc Toussaint, président de la CGSP Enseignement. La forte mobilisation prouve que les profs sont conscients des dangers qui pèsent sur le monde enseignant à court, à moyen et à plus long terme et qu’ils ont bien l’intention de ne pas se laisser faire.«
La grogne des enseignants ne se limite pas à la province de Liège. Alors que des piquets de grève ont été constatés un peu partout en Wallonie et à Bruxelles, des tracts ont été distribués dans des centres commerciaux à Charleroi. A Namur, des étudiants ont spontanément rejoint un rassemblement de professeurs sur la place du Grognon. Dans le Brabant wallon, un « enterrement » symbolique de l’enseignement qualifiant a même été organisé.
« Le mouvement a pris une ampleur inimaginée, confirme Roland Lahaye, secrétaire général de la CSC Enseignement. De nombreuses écoles participent à la grève, et certaines sont même complètement à l’arrêt. Il y a longtemps que je n’avais pas vu une telle mobilisation spontanée de la part des équipes. Même les directions se joignent aux revendications. »
Des établissements habituellement réfractaires aux mouvements de grogne ont également pris part aux actions, souligne le syndicaliste. « C’est un indicateur essentiel: tous les professeurs se sentent aujourd’hui concernés et craignent la casse à venir. C’est du jamais vu. » Malgré l’annulation de certains cours, les écoles restent tenues d’organiser des garderies pour accueillir les élèves.
Avec cette journée d’actions, le front commun syndical espère sensibiliser la population aux dangers que représentent les coupes budgétaires récemment annoncées par la coalition Azur (MR-Engagés), notamment pour l’enseignement qualifiant et les établissements relevant de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE, ex-Communauté française).
Les syndicats s’inquiètent également d’une nouvelle détérioration des conditions de travail des enseignants, ainsi que de la fin de la staturisation au profit de CDI.
« D’autres actions de sensibilisation pourront prendre des formes variées dans les prochains mois et les prochaines semaines », avertit Luc Toussaint.