Les enseignants se mobiliseront tout au long du mois de janvier pour dénoncer les projets de réforme du gouvernement MR-Engagés. Point d’orgue de la contestation: une grève de 48 heures, du 27 au 28 janvier.
Le mois de janvier risque d’être chahuté dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. A l’appel du front commun syndical des enseignants, les trois semaines à venir seront en effet rythmées par une série d’actions pour protester contre les réformes décrétées par le nouvel exécutif MR-Engagés.
Malgré un journée de grève bien suivie le 26 novembre dernier, la coalition Azur a entériné ses mesures d’économie pour 2025, dont l’enseignement qualifiant fait particulièrement les frais. Dans ce cadre, la poursuite de la mobilisation était inévitable, estime Luc Toussaint, président de la CGSP Enseignement.
Concrètement, les actions des profs s’échelonneront sur quatre moments-clés:
Lundi 13 janvier: manifestation nationale
Le 13 janvier, les enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles grossiront les rangs de la manifestation nationale sur les pensions, à Bruxelles. Le front commun syndical appelle les travailleurs, tous secteurs confondus, à faire entendre leur voix pour dénoncer les mesures sur la table de l’Arizona concernant les droits sociaux. «A cette occasion, nous serons regroupés avec nos camarades flamands pour unir nos combats», précise Luc Toussaint.
La manifestation débutera à 10h, place de l’Albertine à Bruxelles.
Mercredi 15 janvier: le «mercredi noir»
Deux jours plus tard se tiendra une nouvelle action, propre cette fois au secteur enseignant. Elle aura pour objectif de dénoncer les économies décidées dans l’enseignement qualifiant (technique et professionnel), parmi lesquelles la baisse de la norme d’encadrement (-3%) et la disparition de la 7e professionnelle.
Des actions locales, sous différentes formes, sont prévues à l’occasion de ce «mercredi noir» dans les écoles: arrêt de travail, sensibilisation des professeurs sur les conséquences de la réforme,…
La date de cette action n’est pas laissée au hasard. «Le 15 janvier est une journée particulière dans l’enseignement, rappelle le président de la CGSP Enseignement. C’est le jour du comptage des élèves, dans toutes les sections, qui détermine les moyens (humains et financiers) qui seront alloués aux écoles l’année suivante.»
Semaine du 20 janvier: actions des enseignants autour des nominations
La semaine du 20 janvier, d’autres actions de sensibilisation sont également prévues, centrées cette fois sur le statut des enseignants. Pour rappel, l’exécutif MR-Engagés a pour volonté de remplacer le système de nomination des profs par un CDI. Une réforme qui n’entrera pas en vigueur avant septembre 2027, et qui ne concernera que les nouveaux contrats (les professeurs déjà nommés ne seront pas visés par cette réforme).
«Nous prévoyons un arrêt de travail dans les écoles, afin de pouvoir expliquer aux professeurs les conséquences de cette fin des nominations sur leurs droits, précise Luc Toussaint. Nous venons de boucler un dossier explicatif de 12 pages que nous présenterons aux enseignants à cette occasion.»
Lundi 27 et mardi 28 janvier: grève
Les deux journées de grève du 27 et 28 janvier seront l’aboutissement de ce mois d’actions. Les professeurs sont invités à se croiser les bras durant 48 heures d’affilée. Une première en près de 30 ans. La dernière mobilisation du genre remonte à 1996, lors du mouvement de grogne contre les suppressions de poste décrétées par Laurette Onkelinckx (PS) à l’époque, rappelle Luc Toussaint.
«On a choisi de faire 48 heures de grève pour marquer les esprits», insiste Luc Toussaint. A noter que la matinée du 27 sera également le théâtre d’une grande manifestation dans les rues de Bruxelles.
Et après?
Sans réaction du gouvernement, et singulièrement des ministres de l’Education Valérie Glatigny (MR) et de l’Enseignement supérieur Elisabeth Degryse (Les Engagés), les syndicats entendent poursuivre leur mobilisation dans les mois à venir. «La colère ne se dissipera pas si facilement, met en garde le président de la CGSP Enseignement. Mais la suite dépendra de la prise en considération de nos revendications.»