Le gouvernement congolais et le groupe armé M23 ont signé ce samedi à Doha un accord de principe incluant un cessez-le-feu permanent.
Le gouvernement congolais et le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, ont signé samedi à Doha une déclaration de principe incluant un accord de cessez-le-feu. L’annonce, fruit de trois mois de pourparlers, a été saluée comme une « avancée significative » pour la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), théâtre de conflits armés depuis plus de trois décennies.
Un accord à part entière pour le M23
Le M23, qui contrôle depuis début 2025 d’importants territoires riches en minerais, notamment autour de Goma et Bukavu, souhaitait négocier directement avec Kinshasa, malgré l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé à Washington en juin. Le groupe avait exclu de se considérer lié par cet accord bilatéral entre les deux États.
Dans la déclaration de principe signée à Doha, les deux parties s’engagent à respecter un cessez-le-feu permanent et à entamer des négociations formelles en vue d’un accord de paix global. Une feuille de route pour le rétablissement de l’autorité de l’État congolais dans les zones concernées est également prévue.
Une situation humanitaire dramatique
L’Est de la RDC, riche en ressources naturelles (coltan, or, cobalt), reste l’un des foyers de conflit les plus instables du continent africain. La récente offensive du M23, appuyée par des troupes rwandaises (FDR), a mis en difficulté une armée congolaise dépassée. Des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés sont à déplorer, selon Kinshasa et les Nations Unies.
Depuis février, les lignes de front se sont stabilisées, mais des affrontements sporadiques opposent encore le M23 à des milices locales pro-Kinshasa, qui n’ont jamais reconnu les cessez-le-feu passés.
Prochaines étapes
Selon la déclaration, les parties s’engagent à mettre en œuvre ses dispositions d’ici le 29 juillet 2025 et à entamer des négociations directes d’ici le 8 août 2025.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, a salué un tournant : « Cette avancée significative marque une étape majeure dans les efforts pour instaurer une paix durable dans l’est de la RDC et la région des Grands Lacs. »
Une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame est prévue dans les mois à venir, afin de consolider le dialogue régional et garantir la mise en œuvre du processus de paix.












