Marie Lecocq et Samuel Cogolati quittent la tête d’Ecolo, a annoncé la co-présidente, ce mercredi matin. Une coprésidence démissionnaire est peu probable, deux autres personnalités du parti sont donc évoquées pour assurer l’intérim.
Cogolati – Lecocq, clap de fin. L’Anderlechtoise a annoncé sa démission et celle de son co-président ce mercredi matin sur l’antenne de La Première. Une histoire de co-présidence s’écrit à deux. «Samuel a été clair lundi sur sa volonté d’arrêter. Je vous annonce donc ce matin que je remettrai ma démission aux militants. C’est à eux d’écrire la suite de l’histoire.»
Marie Lecocq est cependant apparue émue au micro de la matinale, avec une certaine amertume à l’encontre du Hutois. «Je pense que nous avions encore d’autres choses à écrire. Tout le travail mené à travers l’enquête populaire n’est pas perdu.» La co-présidente a affirmé que Samuel Cogolati lui a demandé, lundi, de remettre sa démission alors qu’une note d’orientation politique avait été approuvée quelques minutes avant cela. «La responsabilité est partagée. Nous avons fait des erreurs et j’en ai fait.»
Le duo de coprésidents remettra sa démission vendredi au Conseil de fédération. Le parlement interne des Verts devra «déterminer la procédure et le calendrier de renouvellement dans le respect des statuts», selon un communiqué. «Il veillera également à assurer la continuité du travail politique et organisationnel d’Ecolo».
Un parti au bord de l’implosion
Les démissions se sont succédé ces derniers mois chez Ecolo: coordinatrice du Bureau de fédération, directeur politique, directrice de la communication. Aujourd’hui, la démission de la coprésidence fragilise encore le parti. Celui-ci est-il pour autant au bord de l’extinction? «Je ne crois pas qu’il existe deux Ecolos, et il est dangereux d’alimenter ce récit. Il y a une unité dans le parti et nous devons le réaffirmer. Car pendant que nous discutons, il y a des gens qui agissent et des citoyens inquiets. Nous ne pouvons nous permettre de créer des crises qui n’existent pas.» La co-présidente démissionnaire a cependant regretté l’instabilité de la ligne stratégique de son parti, à l’image de la communication de Rajae Maouane sur le Sahara occidental allant à l’encontre d’Ecolo.
Sur une réforme du statut et de l’inefficacité présumée d’une co-présidence, Marie Lecocq a dit ne pas avoir à se prononcer. L’Anderlechtoise dit ne pas craindre une extinction de son parti.
Qui pour prendre la suite?
L’hypothèse d’une coprésidence démissionnaire qui resterait en place jusqu’à la tenue d’une assemblée générale élective paraît peu probable au vu des récents événements. Ils sont «cramés», entendait-on mercredi. Après la crise vécue depuis lundi, il est difficile d’imaginer qu’un duo dont la confiance mutuelle a disparu tienne encore les rênes du parti.
Un intérim confié à Stéphane Hazée et Zakia Khattabi est sérieusement évoqué. Au mois de septembre, devant la multiplication des départs internes, les deux députés avaient déjà été sollicités afin d’épauler les coprésidents. Stéphane Hazée, chef de groupe au Parlement de Wallonie, est l’une des chevilles ouvrières du parti depuis une vingtaine d’années. Zakia Khattabi a été coprésidente entre 2013 et 2018, et ministre fédérale. Elle fait autorité dans son parti à Bruxelles et le représente dans les tractations en vue de former une majorité régionale, auxquelles Ecolo s’est dit récemment prêt à participer.
















