Après une semaine de silence pesant, Brigitte Macron est revenue sur ses propos polémiques sur les «salles connes» de militantes féministes. Si elle présente ses excuses aux victimes de violences sexuelles, elle assure, en revanche, ne pas pouvoir «regretter», invoquant son droit «de parler» et «de penser».
Un «sales connes» lâché par Brigitte Macron. La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux et des médias: on l’y voyait tentant de rassurer un Ary Abittan presque apeuré à l’idée de monter sur scène et que son spectacle soit, comme la veille au soir, interrompu par des militantes féministes. Dans les coulisses des Folies Bergère, à Paris, la Première dame avait alors prononcé des mots jugés choquants: «S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors.»
Les excuses de Mme Macron étaient attendues de pied ferme… et rapidement. Mais au lendemain de la diffusion de la vidéo: rien. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, s’était plutôt contentée d’abattre la carte de la défense, affirmant que la Première dame avait parlé avec «spontanéité» et appelant à la laisser «tranquille». Ajoutant que «ce qui est gravissime», c’est que des femmes aient tenté d’interrompre la représentation «de quelqu’un qui avait bénéficié d’un non-lieu».
Le baiser forcé
Pour rappel, l’humoriste français était accusé de viol. Si toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie, le non-lieu ne signifie pas pour autant que les faits dénoncés n’ont jamais eu lieu.
Depuis la diffusion des images des coulisses de son spectacle, une autre accusation s’ajoute à la première: celle d’une agression à caractère sexuel –sous forme de baiser forcé– commise par le principal intéressé sur la personne de Laury Thilleman, en 2013, dans Les Enfants de la télé (TF1). «À l’époque, j’avais honte, je me sentais humiliée, objetisée, impuissante, alors, comme pour faire bonne figure, je tente d’en rire, comme tout le monde autour de la table. Mais je ne consens pas», a écrit l’ex-Miss France dans une story Instagram. Aucune plainte n’a été déposée.
Des excuses en demi-teinte
Lundi soir, une semaine après qu’elle a qualifié les militantes féministes de «sales connes», Brigitte Macron s’est finalement excusée d’avoir «blessé les femmes victimes» de violences sexuelles, réagissant pour la première fois dans une interview au média Brut à la polémique créée par ses propos. «Je suis désolée si j’ai blessé les femmes victimes, c’est à elles et à elles seules que je pense», a déclaré l’épouse du président de la République, avant d’ajouter que ses propos étaient privés, et destinés à «quatre personnes».
Interrogée pour savoir si elle regrettait ces paroles tenues en marge d’un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, elle a répondu: «Je ne peux pas regretter. Je suis effectivement l’épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même. Et donc quand je suis dans le privé, je peux me lâcher de manière absolument pas adéquate».
«J’avais besoin de rassurer. Je voulais rassurer, certainement maladroitement, mais je n’avais pas d’autres mots à ma disposition à ce moment-là», a encore expliqué la Première dame, faisant valoir son «droit de parler» et son «droit de penser». Elle a précisé qu’elle ignorait que ces échanges étaient filmés.
(Avec AFP)













