Suite à ses propos racistes envers les Roms, l’ancien président de Vooruit Conner Rousseau pourrait bien devoir passer par la case justice.
L’ancien président du parti socialiste flamand (Vooruit), Conner Rousseau, semblait pouvoir échapper à un procès en dépit de ses propos racistes envers les Roms, s’il respectait certaines conditions. Mais une des trois associations de la communauté rom impliquées a décidé de se retirer de la procédure de médiation et envisage d’autres actions, rapportent plusieurs journaux.
Le parquet de Flandre orientale a lancé le 15 novembre une procédure de « médiation et mesures » à l’encontre de Conner Rousseau, à la suite de propos racistes visant la communauté rom qu’il avait tenus, éméché, à des policiers dans sa ville de Saint Nicolas au mois de septembre. Cette procédure consiste en une tentative de régler le litige sans le transformer en affaire judiciaire.
Le ministère public a imposé plusieurs mesures au socialiste : il est contraint de suivre une thérapie pour prendre conscience du poids de ses propos, de visiter la Caserne Dossin à Malines et de dialoguer avec la communauté rom.
L’ASBL bruxelloise Kham, qui avait déposé plainte et avait été reconnue comme « partie lésée », se retire aujourd’hui de la procédure de médiation. « Que les choses soient claires : M. Rousseau n’y est pour rien », a précisé l’avocat de l’association, Abderrahim Lahlali. La décision a été prise à la suite d’une discussion avec le parquet qui a contrarié l’ASBL. « Nous avions obtenu le 20 novembre l’autorisation de consulter en partie le dossier pénal. Mais il a été récemment décidé, sur avis du parquet général, que nous ne pourrions finalement pas le faire ».
Kham envisage d’autres actions en justice. « Mes clients veulent voir les images (des bodycams) et entendre ce qui s’y est dit », explique M. Lahlali. « L’ASBL pourrait entamer une procédure civile. Ils pourraient déposer une plainte avec constitution de partie civile. Ou ils pourraient directement assigner M. Rousseau devant le tribunal correctionnel. » Conner Rousseau a réagi brièvement par l’intermédiaire de son avocate Christine Mussche. « Il a déjà eu des entretiens constructifs avec des représentants de différentes communautés roms. Ils ont accepté ses excuses. Il a également proposé de dialoguer avec des représentants de Kham, mais ceux-ci ont refusé. Il reste ouvert à cette possibilité. »