Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé un projet de décret visant à mieux faire respecter dès la prochaine rentrée scolaire le nombre maximal légal d’élèves autorisés dans les classes.
Le texte, qui fait suite aux nombreuses manifestations des enseignants menées depuis 2022 pour réclamer moins d’élèves dans les classes, supprime le mécanisme de dérogations automatiques qui permettait jusqu’ici aux directions d’écoles de dépasser facilement les normes d’encadrement.
En conséquence, les directeurs d’établissement devront dès septembre justifier leur demande de dérogations. Les syndicats pourront de leur côté émettre un avis sur ces demandes. En cas de désaccord, ils auront la possibilité d’introduire un recours auprès des services du gouvernement.
Des sanctions sont prévues pour s’assurer du respect des règles. Celles-ci pourront aller jusqu’à une réduction de 5% de la dotation de fonctionnement des écoles en cas de récidive. Le nouveau décret ne change pas les normes d’encadrement actuellement en place dans le primaire (24 élèves maximum dans les deux premières années et 28 de la 3e à la 6e primaire) et le secondaire (24 élèves durant les deux premières années, et puis de 22 à 32 élèves selon les années et les filières).
Il en introduit toutefois un pour le niveau maternel, où il n’existait jusqu’à présent aucune norme. Le texte prévoit ainsi au mois un enseignant équivalent temps-plein (ETP) par groupe-classe de 24 enfants au maximum.
Le texte a été approuvé par la majorité PS-MR-Ecolo, appuyée par l’opposition PTB. Les Engagés, également dans l’opposition, se sont abstenus. Après le boycott par les députés MR des votes commissions en représailles de l’initiative non concertée de leurs partenaires de majorité PS et Ecolo sur le décret Paysage, les libéraux ont voté le texte porté par la ministre Caroline Désir (PS).
Les mesures contenues dans le nouveau décret ne satisfont pas les syndicats enseignants. Ceux-ci ont déjà annoncé l’organisation d’une nouvelle manifestation le 23 avril prochain à Bruxelles. Fait peu courant, ce défilé rassemblera des enseignants à la fois du nord et du sud du pays, la problématique de la taille des classes étant également prégnante en Flandre.