Sans formation, l’activation des demandeurs d’emploi voulue par le gouvernement Arizona restera un slogan.
Autant dire que les collaborateurs d’Actiris et du Forem, au même titre que ceux des CPAS et des mutualités, risquent, cette année, de ne pas vraiment profiter de la trêve des confiseurs. La réforme la plus emblématique du gouvernement Arizona entrera effectivement en vigueur dès ce 1er janvier et verra la première vague de chômeurs de longue durée perdre leurs allocations. Les autres suivront dans les mois à venir.
Et l’employabilité?
En prévision de cette échéance, les accompagnateurs sociaux travaillent donc depuis des mois d’arrache-pied pour informer, orienter, analyser. Des dossiers ont été constitués, des situations examinées, mais c’est vraisemblablement lorsque la fin du versement des allocations sera effective que les cas les plus urgents se révéleront. Car malgré la large information diffusée par les pouvoirs publics, les médias et les partenaires sociaux, la différence entre allocation de chômage (revenu assurantiel pour pallier les accidents de la vie et accordée automatiquement) et revenu d’intégration sociale (octroyé pour que des ménages soient en capacité de vivre dans la dignité et accordé uniquement après examen de la situation familiale et financière du demandeur) n’est pas toujours complètement intégrée chez les bénéficiaires.
«Sans formation, l’activation des demandeurs d’emploi restera un slogan.»
C’est donc à cette arrivée massive de nouveaux demandeurs que les travailleurs des CPAS se préparent aujourd’hui. A l’examen de ces dossiers supplémentaires, à chacune de ces situations particulières. Et c’est ce qui mobilise l’essentiel de leur temps et de leur énergie. Or, la volonté du gouvernement Arizona est de confier «l’activation» de ces demandeurs d’emploi aux CPAS, estimant qu’ils sont les mieux placés pour rediriger ces allocataires vers le chemin du travail. Si les CPAS disposent d’outils de remise à l’emploi, la saturation de leur charge de travail risque de reléguer cette mission à l’arrière-plan car les moyens supplémentaires accordés ne suffiront pas à remplir les deux mandats.
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En filigrane de cette réforme se pose évidemment la question de l’employabilité des personnes qui ont quitté le marché du travail depuis tant d’années. Comment rattraper des compétences perdues ou jamais acquises? Se pose aussi la question de la réceptivité des entreprises à ces personnes. Ouvriront-elles leurs portes à des travailleurs dont le CV est criblé de trous, à des profils plus atypiques?
Jusqu’ici, l’Etat avait financé l’attente. Aujourd’hui, il en limite et sanctionne la durée. Mais demain, c’est dans l’employabilité qu’il faudra investir. Car sans formation, l’activation restera un objectif. Un slogan.
Allez, au boulot! Et si on parlait d’employabilité aussi? appeared first on Le Vif.
















