vendredi, octobre 18

La Fed a maintenu ses taux à leur niveau, comme attendu, mais a temporisé sur les baisses de taux, martelant qu’elle attend d’avoir une plus grande confiance dans la baisse durable de l’inflation avant d’entamer un assouplissement monétaire.

La banque centrale américaine a maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet, une décision prise à l’unanimité des 12 membres votants de son comité de politique monétaire (FOMC). Celui-ci, cependant, « n’anticipe pas qu’il soit approprié de réduire les taux, tant qu’il ne sera pas plus confiant que l’inflation est en train de baisser de façon durable vers 2% », niveau cible, selon le communiqué publié à l’issue de sa réunion.

Une douche froide pour les marchés, qui, au vu de la trajectoire à la baisse de l’inflation, du meilleur équilibre sur le marché du travail, et d’une croissance toujours solide, espéraient une première baisse en mars, lors de la prochaine réunion.

La Réserve fédérale veut en effet abaisser ses taux dans les mois à venir, après les avoir relevés à 11 reprises entre mars 2022 et juillet 2023, pour juguler la forte inflation. Elle avait indiqué, lors de sa précédente réunion, mi-décembre, qu’elle prévoyait plusieurs baisses des taux en 2024, sans toutefois donner plus de précisions. « Les prévisions économiques sont incertaines, et le comité reste très attentif aux risques d’inflation », a ainsi encore souligné la Fed.

Stabilité des prix

Ces hausses de taux avaient pour but de juguler la forte inflation, en renchérissant le coût du crédit. Ce durcissement décourage la consommation et l’investissement, et desserre la pression sur les prix. L’inflation rentre ainsi progressivement dans les rangs. L’évolution des prix PCE, mesure privilégiée par la Fed et qu’elle veut ramener à 2%, a montré une inflation sous-jacente – hors énergie et alimentation – au plus bas depuis près de trois ans, à 2,9% sur un an. La croissance économique a été bien plus vigoureuse que prévu en 2023, s’accélérant même par rapport à 2022, à 2,5%. Quant au taux de chômage, il est toujours à ses niveaux les plus bas depuis 50 ans, à 3,7% en décembre, mais se rééquilibre progressivement. Les chiffres de janvier seront dévoilés vendredi.

« L’économie semble se diriger vers un atterrissage en douceur aux États-Unis et dans le monde », a souligné la cheffe économiste d’ADP, Nela Richardson. C’est-à-dire atteindre le niveau souhaité d’inflation, sans faire flamber le chômage, ni provoquer de récession. « Nous sommes pleinement concentrés sur notre volonté de restaurer la stabilité des prix », a rappelé dans une interview la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, nouvelle membre votante du FOMC, « mais il nous reste du travail ».

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