Encore très peu répandu il y a quelques années, le Black Friday est devenu une date immanquable pour certains commerçants, qui rivalisent d’ingéniosité pour attirer le chaland. Mais les promotions ne sont parfois pas aussi intéressantes qu’il n’y paraît. Pire, certaines sont carrément trompeuses, mettent en garde le SPF Économie et l’organisation des consommateurs Testachats.
Le SPF Économie et Testachats mettent en garde les consommateurs face aux offres promotionnelles qui peuvent être trompeuses à l’occasion du « Black Friday » du 29 novembre prochain. Pas moins de 811 infractions en la matière ont été constatées depuis 2022, souligne le SPF dans un communiqué.
Les promotions pour le Black Friday, qui inondent déjà les magasins tant physiques qu’en ligne, peuvent nuire aux consommateurs, mais aussi aux commerçants honnêtes, souligne le SPF Économie. En 2023, plus de la moitié des Belges (52%) avait profité d’une offre du Black Friday, et 63% prévoient de faire de même en 2024, avec un budget moyen estimé à 329 euros, a évalué Testachats.
Près de deux tiers des sondés (63%) pensent cependant que certains magasins augmentent leurs prix avant le Black Friday afin de proposer des réductions artificiellement élevées. Et 41% considèrent que les prix finissent par être équivalents, voire supérieurs à ceux appliqués à d’autres moments de l’année. « Ce qui se révèle souvent vrai », alerte l’organisation de défense des consommateurs.
Depuis mai 2022, des règles plus strictes s’appliquent. Les réductions doivent ainsi obligatoirement être calculées à partir du prix de référence, soit le plus bas des trente derniers jours. Lors de comparaisons de prix, l’élément de comparaison doit toujours être indiqué clairement. Barrer un prix conseillé ou utiliser un pourcentage peut, par exemple, induire en erreur.
Moins d’un tiers des offres en vaut vraiment la peine
Depuis 2022, 1.360 signalements de promotions trompeuses ont été enregistrés. Les enquêtes ont conduit à la constatation de 811 infractions par l’Inspection économique, qui a rédigé 398 avertissements et 346 procès-verbaux. Au total, 261 entreprises ont reçu un règlement à l’amiable (allant jusqu’à 102.500 euros) et 93 procédures d’amende administrative (jusqu’à 98.820 euros) ont été lancées. Cinquante-cinq dossiers ont été transmis au parquet.
Si une offre semble trop belle pour être vraie, c’est souvent qu’elle est fausse.
Outre des prix qui semblent gonflés artificiellement ou des comparaisons avec un prix « conseillé », les consommateurs sont invités à se montrer vigilants face à des conditions vagues telles que « jusqu’à 50% de réduction », à des produits continuellement en promotion ou encore à une « pression » telle que « épuisé = épuisé », « stock limité » ou « dernière chance ». « Si une offre semble trop belle pour être vraie, c’est souvent qu’elle est fausse », martèle le SPF, qui appelle encore à vérifier les prix en cours plusieurs semaines auparavant, à bien lire les « petits caractères » et à comparer avec les concurrents. « Il y a énormément d’offres sur le marché. Nous en avons détecté près de 20.000 juste aujourd’hui (vendredi). Mais il faut parfois chercher, car seuls 5.500 d’entre elles, soit 27%, en valent vraiment la peine. Pour les trois quarts restants, il est donc possible de trouver de meilleures offres ou des réductions plus avantageuses à d’autres moments de l’année », dénonce Testachats.
Signaler les offres trompeuses
En cas de suspicion d’infraction, les consommateurs sont invités à faire un signalement à l’adresse consumerconnect.be, du SPF Économie. Testachats propose, de son côté, un outil permettant de vérifier rapidement si une promotion vaut vraiment la peine ou si un produit est disponible à un prix plus bas ailleurs, via leur site.