jeudi, décembre 26

Alors que le « Dry January » touche bientôt à sa fin et que la « Tournée minérale » va débuter, les boissons non alcoolisées sont d’actualité. Pourtant, certaines d’entre elles contiennent un faible pourcentage d’alcool, pas sans risque pour les consommateurs réguliers.

Mocktails, vins ou bières sans alcool,… Les alternatives à la consommation d’alcool sont nombreuses sur le marché. En ce mois de « janvier sobre », également appelé « Dry January » par la communauté anglophone, les boissons non alcoolisées ont peut-être rempli certains frigos, ou le feront en février, lors de la « Tournée minérale ». Bien qu’elles affichent 0.0% en teneur d’alcool, les distributeurs respectent-ils réellement ce pourcentage ?

« En fait, la loi stipule qu’une boisson non alcoolisée peut être vendue comme telle si elle ne dépasse pas le seuil des 0.5% », explique Arnaud Jacquemin, fondateur d’Univers Drink, société belge pionnière du sans alcool depuis 2009. Une mesure qu’il juge assez étonnante et qui n’est pas sans risque. « Lorsqu’une production est mise en vente, la société effectue un analyse préalable où l’on contrôle différents paramètres prédéfinis dont le taux d’alcool, affirme Arnaud Jacquemin. On veut vraiment que nos boissons ne dépassent pas le seuil des 0.0%. »

0.5% de trop

« Les boissons sans alcool ne posent pas de problème pour la population en général, mais pour les personnes dépendantes ou qui souhaitent arrêter, cela peut être un facteur de rechute », signale Pierre Maurage, professeur à l’UCLouvain, expert en alcoologie. « Il y a suffisamment d’alcool dans ces boissons que pour réactiver l’envie de boire. » Leur aspect pose aussi question puisqu’il ressemble fortement à celui des boissons alcoolisées. « Au niveau psychologique, cela maintient l’habitude de consommer des boissons qui se ressemblent », abonde le professeur.

« L’alcool ne se remplace pas »

Chaque année, le « janvier sobre » puis la « Tournée minarale » relancent la discussion sur la consommation d’alcool dans la société. « Une démarche positive en termes de prévention », souligne Pierre Maurage. Pourtant, l’éventail de boissons non alcoolisées mises sur le marché n’est pas forcément meilleur : « en fait, rien ne peut vraiment remplacer l’alcool : en général, il est mieux de ne rien consommer du tout », rappelle le professeur. Par ce commentaire, Pierre Maurage met en avant le fait que les boissons alcoolisées ainsi que leurs alternatives zéro pourcent ne présentent aucune valeur nutritionnelle.

Si la consommation d’alcool ne peut être évitée, la nouvelle tendance du « Damp January » est une autre possibilité tout aussi envisageable. Elle consiste à réduire la boisson sans l’arrêter totalement. « Il vaut mieux être conscient de la problématique, même si on ne le fait pas à fond », conclut Pierre Maurage.

Aurore Wion

Partager.
Exit mobile version