Chaque année, l’air devient un peu plus respirable à Bruxelles. Bien que la qualité de l’air dans la capitale réponde à une grande partie des normes européennes en la matière, elle peine encore à rencontrer les exigences de l’OMS.
La qualité de l’air que les habitants de Bruxelles respirent continue de s’améliorer. Les niveaux de pollution constatés l’an dernier poursuivent la baisse enregistrée depuis dix ans, ressort-il du dernier rapport annuel sur la qualité de l’air de Bruxelles Environnement. L’agence bruxelloise explique cette amélioration par la mise en place de la zone de basses émissions en 2018, l’accélération de la transition du diesel vers d’autres motorisations, le transfert modal et les évolutions technologiques.
Les normes européennes ont été respectées en 2024 en Région bruxelloise, qui peut également se targuer de répondre à une grande partie du dernier accord européen pour l’amélioration de l’air dans les villes à l’horizon 2030. Celui-ci fixe à 20 µg/m³, contre 40 µg/m³ actuellement, la valeur limite annuelle de dioxyde d’azote, et à 10 µg/m³ (25 µg/m³ actuellement) celle des particules fines (PM2,5). Seules les stations de mesure situées sur la petite ceinture, et donc fortement influencées par le trafic routier, ne respectaient pas les normes européennes.
Pas encore au niveau des exigences de l’OMS
Quant aux valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), elles n’ont, elles, pas du tout été rencontrées. Du moins, pas encore, souligne Bruxelles Environnement. Celles-ci fixent la limite à 10 µg/m³ pour le dioxyde de carbone et à 5 µg/m³ pour les particules fines.
«D’importants efforts doivent encore être faits également pour atteindre les valeurs recommandées par l’OMS et protéger ainsi la santé des Bruxellois et des Bruxelloises», encourage l’agence, alors que ces valeurs sont dépassées pour le dioxyde d’azote, les particules fines (surtout les PM2.5) et l’ozone. «Les émissions, en particulier dans le domaine du transport, doivent être réduites au niveau local, mais aussi de manière drastique au niveau européen, voire hémisphérique», insiste-t-elle.
Plus de 5.000 morts à cause des polluants dans l’air
La pollution de l’air a des conséquences néfastes sur la santé. Les particules fines, par exemple, «peuvent franchir la barrière pulmonaire et entrer dans la circulation sanguine, affectant tous les principaux organes du corps, expose l’OMS. Ces polluants augmentent le risque de maladies cardiaques et respiratoires, de cancers du poumon et d’accidents vasculaires cérébraux.» Quant au dioxyde d’azote, il est capable de provoquer de l’asthme, ainsi que des affections bronchiques, des inflammations pulmonaires et une altération de la fonction pulmonaire.
L’Agence européenne pour l’Environnement estime qu’en Belgique, tout âge confondu, environ 4.100 décès étaient liés à l’exposition aux particules fines (PM2.5), en 2022, et 1.230 à l’exposition au dioxyde d’azote. Les personnes les plus vulnérables restent néanmoins les enfants. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les facteurs environnementaux, et en tête la pollution de l’air, sont impliqués dans 1,7 million de décès d’enfants de moins de 5 ans (27%). «Chaque année, 442.000 enfants de moins de 5 ans meurent prématurément en respirant de l’air pollué», souligne l’organisation.
(Avec Belga)















