La princesse Kate a annoncé suivre une « chimiothérapie préventive » pour traiter un cancer, dont elle n’a pas précisé la nature, découvert après une « opération abdominale » en janvier. Qu’est-ce que cela signifie? Le point.
La chimiothérapie préventive, également appelée chimiothérapie adjuvante, est généralement proposée après une opération pour « réduire le risque de réapparition et de propagation du cancer » dans l’organisme via la propagation des cellules cancéreuses dans le sang, explique Lawrence Young, professeur d’oncologie à l’Université britannique de Warwick. Car même après une intervention chirurgicale réussie, « des cellules cancéreuses microscopiques peuvent rester tapies dans le corps sans pouvoir être détectées », a indiqué l’expert, interrogé par le Science Media Centre (SMC) britannique.
Pour Andrew Beggs, chirurgien à l’Université de Birmingham, « c’est un peu comme nettoyer un sol avec de l’eau de Javel quand on a renversé quelque chose dessus ». Les chimiothérapies sont destinées à tuer les cellules cancéreuses, sans faire la distinction avec celles qui sont saines et utiles, comme les globules blancs. Ce qui entraîne des effets secondaires. Ces effets varient en fonction de la nature du cancer et du profil des personnes qu’il touche, mais ils entraînent généralement nausées, perte d’appétit, diarrhées et risques accrus d’infection (du fait d’une baisse des globules blancs). Certains effets, plus rares, peuvent provoquer une septicémie et des lésions des organes vitaux.
La durée du traitement varie, là aussi, en fonction de la nature des tumeurs. Mais un régime traditionnel de chimiothérapie est souvent administré en quatre ou six sessions, précise Bob Phillips, professeur d’oncologie pédiatrique à l’Université de York. Un cycle peut durer 21 jours et « se compose d’une journée ou de quelques jours de chimio, puis d’un temps de récupération pour le corps », détaille l’expert. Les régimes de chimiothérapie préventive ont tendance à durer de trois à six mois. Et il faut parfois des semaines, voire des mois, pour se remettre du traitement.
L’âge du ou de la patiente fait-il une différence ? Difficile de répondre, mais « les cancers apparaissant à un jeune âge ne sont en aucun cas rares », souligne le chirurgien Andrew Beggs. « Je dirige une clinique pour les cancers à début précoce chez les adultes et nous voyons de plus en plus de personnes ayant la quarantaine atteintes d’un cancer« , témoigne-t-il. Shivan Sivakumar, expert en oncologie à l’Université de Birmingham, avance pour sa part qu’ »il y a actuellement une épidémie » de personnes de moins de 50 ans atteintes d’un cancer. « On n’en connaît pas la cause, mais nous voyons davantage de patients atteints de cancers abdominaux », a-t-il ajouté.
Des recherches publiées la semaine dernière dans le journal BMJ ont révélé que les cas de cancer chez les Britanniques âgés de 35 à 69 ans avaient augmenté au cours du dernier quart de siècle. Ces travaux ont également révélé que le nombre de décès dus au cancer avait diminué de manière significative. Les personnes plus jeunes ont également plus de chances de survivre au cancer. « La découverte fortuite d’un cancer au cours d’une intervention chirurgicale pour d’autres pathologies est souvent associée à une détection précoce de la tumeur, et la chimiothérapie qui s’ensuit est beaucoup plus efficace », fait valoir le Pr Young.