vendredi, octobre 18

La crise agricole exacerbe les tensions entre le MR et Ecolo à la Chambre.

Le MR et Ecolo sont apparus aux antipodes à la Chambre à propos de la crise agricole. Les premiers ont mis en cause l’accumulation de normes environnementales tandis que les seconds ont dénoncé les excès d’un marché libéralisé.

« Une agriculture rurale familiale rentable n’est pas compatible avec le projet de décroissance de l’écologie politique », a lancé le député, et agriculteur, Emmanuel Burton (MR) qui a dénoncé une « diarrhée de normes environnementales ». Samuel Cogolati (Ecolo-Groen), qui a rencontré des manifestants regroupés place du Luxembourg à Bruxelles, n’est pas de cet avis: « Tous portent un même message et, non contrairement à ce que disent les partis de droite, personne n’oppose agriculture et écologie, au contraire. J’ai entendu un message, porté à l’unisson: il faut mettre fin à la concurrence déloyale et au Mercosur ».

Ce traité, qui libéraliserait les échanges de l’UE avec quatre pays d’Amérique Latine (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), est en discussion depuis plus de vingt ans. Il suscite les craintes du monde agricole qui redoute une concurrence déloyale en raison d’une disparité de normes de part et d’autre. Le gouvernement wallon a annoncé qu’il s’y opposerait. Le gouvernement fédéral n’est pas allé aussi loin. Le ministre de l’Agriculture, David Clarinval, a toutefois rappelé qu’il réclamait l’insertion de « clauses miroir » dans l’accord. « Sans clause miroir sérieuse pour protéger le volet agricole, je ne vois pas d’accord pouvoir se dessiner sur ces accords de libre-échange », a-t-il affirmé. Le ministre fédéral a rappelé quelques-unes des initiatives qu’il a prises en faveur du monde agricole dès son entrée en fonction ou plus récemment, comme la mise en place d’une task force pour étudier une répartition équitable des marges bénéficiaires dans la distribution ou celle d’un groupe de travail avec les Régions pour simplifier les obligations administratives.

Les réponses du ministre n’ont pas convaincu tout le monde. « Nous attendions des réponses politiques, vous nous avez apporté des réponses bureaucratiques », a regretté Christrophe Lacroix (PS) qui demande notamment au ministre d’être plus ferme à l’égard du Mercosur et de rejoindre l’exécutif wallon.

Dans l’opposition, le ton était acerbe. « Des task forces, des groupes de travail, je ne pense pas que cela donne une réponse concrète aux agriculteurs« , a dit Maxime Prévot (Les Engagés). Les centristes, à l’instar de la N-VA, s’interrogent sur la mise en oeuvre d’une disposition de l’accord de gouvernement qui évoquait la possibilité d’une loi sur les prix agricoles. Ils s’en sont pris aussi à des normes environnementales trop tatillonnes. « Il faut éviter que la transition écologique, par l’accumulation de normes, ne devienne verte tueuse », a ajouté M. Prévot.

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