Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close a réagi à la menace d’un vice-ministre hongrois d’envoyer des cars de migrants illégaux dans la capital et s’en est pris à Georges-Louis Bouchez, président du MR qui a donné raison à l’initiative de la Hongrie
Le bourgmestre de la Ville De Bruxelles Philippe Close (PS) a fait part lundi de son opposition à toute tentative hongroise d’envoyer à Bruxelles des migrants dont Budapest ne veut pas, une menace réitérée la semaine dernière par un vice-ministre hongrois.
« Nous bloquerons ces bus. Ils ne rentreront pas à Bruxelles », a réagi Philippe Close via l’agence Belga, demandant au Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) et à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) de faire en sorte, si la provocation hongroise était suivie d’effets, que ces véhicules soient bloqués à la frontière. « Outre le fait que l’on ne peut jouer avec le sort de ces personnes – Bruxelles n’est pas la dernière ville européenne à accueillir des migrants -, la Hongrie doit cesser de croire que l’Union européenne est juste un Bancontact », a-t-il ajouté.
Il s’en est pris au passage au président du MR, Georges-Louis Bouchez, auteur selon lui de « propos irréfléchis », « donnant raison à la Hongrie ». Sur X, M. Bouchez avait jugé « indignes » les propos du bourgmestre de la Ville de Bruxelles en ces termes: « Ce n’est pas vous qui voulez accueillir tous les migrants dans votre grande générosité? La Hongrie a raison de montrer à cette gauche bien pensante les effets réels de sa politique. Vous refusez les renvois des sans papier, le recours à frontex et le push back (refoulement de migrants, une pratique illégale selon le droit international, NDLR) … Et vous vous plaignez après? Quelle indignité ».
Le tweet de Georges-Louis Bouchez, défendant l’action d’un gouvernement hongrois populiste et ouvertement anti-immigration, a été suivi d’une réaction d’Hadja Lahbib, la candidate du MR pour le poste de commissaire européenne belge. L’ancienne journaliste choisie par le président des libéraux est justement citée, en coulisses, pour le portefeuille de la migration au sein de la Commission Von der Leyen II. La ministre des Affaires étrangères sortante a estimé en milieu de journée, via un message posté sur X, que l’annonce hongroise « est une provocation qui entre en contradiction avec les obligations européennes ».
« La politique migratoire est un défi commun qui doit être relevé de manière ordonnée et solidaire par l’ensemble des États Membres », ajoute-t-elle. La conférence de presse de Bence Rétvári, secrétaire d’État hongrois au ministère de l’Intérieur, avait été relayée vendredi dernier par Euronews. L’élu du KDNP, allié du Fidesz de Viktor Orbán, s’adressait à la presse à Budapest, devant une rangée de bus affichant en lettres lumineuses le trajet Röszke (une commune bordant la frontière hongroise avec la Serbie) – Bruxelles. « Si Bruxelles veut des migrants illégaux, Bruxelles peut les avoir », affirmait-il.