mercredi, décembre 17

Le Royaume-Uni, troisième destination la plus prisée des étudiants en Fédération Wallonie-Bruxelles, rejoindra à nouveau le programme Erasmus en 2027.

Cinq ans après le Brexit, le gouvernement britannique a trouvé un accord avec Bruxelles pour réintégrer dès 2027 le programme européen d’échanges universitaires Erasmus, une mesure emblématique d’une volonté de rapprochement avec l’Union européenne.

Cette annonce devrait réjouir la communauté estudiantine francophone belge: avant le Brexit, le Royaume-Uni était la troisième destination la plus prisée des étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, après l’Espagne et l’Italie, selon un rapport gouvernemental de 2017.

Les Britanniques avaient quitté ce programme en décembre 2020, au moment de la sortie de leur pays de l’Union européenne.

«L’adhésion à Erasmus+ est une victoire majeure pour nos jeunes, en levant les obstacles et en élargissant les horizons afin que chacun, quelle que soit son origine, ait la possibilité d’étudier et de se former à l’étranger», a déclaré le ministre britannique des relations avec l’Union européenne, Nick Thomas-Symonds, dans un communiqué publié mercredi.

Ce retour «ouvre la voie à de nouvelles expériences partagées et à des amitiés durables» à tous les étudiants qui pourront bénéficier de cette extension du programme, a souligné sur X la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, tandis que le commissaire au Commerce, Maros Šefčovič, a salué «un grand pas en avant» pour les relations entre l’UE et le Royaume-Uni.

L’accord s’inscrit dans le cadre de la relance des relations avec l’UE entreprise par le Premier ministre travailliste Keir Starmer depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, après des années de tensions entre les 27 et les précédents gouvernements conservateurs liées au Brexit.

En mai, Londres et Bruxelles avaient conclu un «nouveau partenariat stratégique» pour resserrer les liens, lors d’un sommet inédit.

«Nouveau partenariat»

Outre Erasmus, le Royaume-Uni et la Commission européenne ont annoncé dans un communiqué conjoint des négociations sur la participation britannique au marché européen de l’électricité.

«Les accords conclus aujourd’hui démontrent que notre nouveau partenariat avec l’UE fonctionne», s’est félicité le ministre britannique.

L’accord trouvé sur Erasmus devra encore être approuvé par les 27 États membres.

La décision du gouvernement conservateur de Boris Johnson, annoncée en décembre 2020, de quitter le programme Erasmus, auquel le pays participait depuis 1987 avait suscité la consternation dans l’UE, ainsi que chez les étudiants et les acteurs de l’enseignement supérieur au Royaume-Uni.

Boris Johnson avait alors mis en avant le coût du programme, trop élevé selon lui, arguant que Londres accueillait plus d’étudiants européens (35.000 par an environ) qu’il n’envoyait de jeunes Britanniques (17.000) sur le continent.

Il avait alors créé son propre programme Alan Turing, du nom de ce célèbre mathématicien britannique.

Erasmus permet aux étudiants d’étudier à l’étranger dans des universités et établissements d’enseignement supérieur partenaires, en offrant des bourses destinées à couvrir leurs frais.

Les étudiants participants paient généralement leurs frais d’inscription à leur établissement d’origine, les coûts supplémentaires étant pris en charge par l’Union européenne, via des fonds publics.

Étudiants et apprentis

Depuis le Brexit, les jeunes Européens étudiant au Royaume-Uni doivent s’acquitter comme les autres étudiants internationaux de frais universitaires élevés, souvent trois fois supérieurs à ceux payés par les étudiants britanniques.

Selon le gouvernement britannique, plus de 100.000 personnes au Royaume-Uni pourraient bénéficier du programme dès la première année.

Londres a précisé que le programme serait ouvert aux étudiants et apprentis, insistant sur l’importance de voir participer un public large, y compris les «groupes défavorisés».

«Les opportunités offertes par Erasmus+ comprennent notamment des stages dans des entreprises européennes de premier plan pour les étudiants de l’enseignement supérieur et les apprentis», explique le gouvernement.

La contribution du Royaume-Uni à ce programme pour l’année 2027-2028 s’élèvera à environ 570 millions de livres (648 millions d’euros).

«Toute participation à Erasmus+ dans le prochain cadre financier pluriannuel devra faire l’objet d’un accord futur et reposer sur une contribution équitable et équilibrée», prévient le gouvernement britannique.

Depuis sa création en 1987, neuf millions de personnes ont bénéficié d’Erasmus, qui a également contribué à former une génération de Britanniques pro-européens.

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