De BYD à XPeng, les marques chinoises veulent chacune leur part du gâteau sur le marché européen. Pour cela, elles comptent sur des stratégies à la fois différentes et similaires.
De BYD le généraliste à Hongqi le luxueux, plusieurs marques chinoises affichent leurs ambitions au Mondial de l’automobile de Paris, avec des stratégies différentes pour l’Europe.
Les constructeurs chinois représentent encore une part infime du marché automobile en Europe mais celle-ci a fortement augmenté concernant les voitures électriques (7,4% de parts de marché depuis le début de l’année 2024 selon le cabinet S&P).
Leurs véhicules chargés de technologie sont proposés à des tarifs très compétitifs, malgré les surtaxes annoncées par la Commission européenne.
BYD
La plus grande des marques chinoises a de grandes ambitions pour l’Europe, multipliant les ouvertures de concessions et les contrats de sponsoring pour se faire connaître. La marque présente à Paris un nouveau véhicule pour compléter sa gamme européenne déjà large, concurrente de Tesla et des grandes marques généralistes sur les voitures compactes, les berlines et les SUV. Un énorme SUV électrique de luxe, le Yangwang U8, anime aussi son stand.
BYD a été un des premières marques chinoises à annoncer l’ouverture d’une usine d’assemblage de voitures en Europe, notamment pour éviter de forts droits de douane, avec une première usine en Hongrie et une deuxième en Turquie.
Pour BYD, les surtaxes annoncées par l’UE ne représentent donc qu’ »un casse-tête temporaire, dans le sens où d’ici la fin de l’année prochaine nous serons un constructeur local et nous serons moins touchés », a fait valoir auprès de l’AFP lundi Alfredo Altavilla, récemment nommé conseiller spécial du constructeur en charge du marché européen. «Il y a un malentendu fondamental: ce n’est pas le coût du travail qui rend nos coûts compétitifs, c’est notre technologie», a-t-il aussi affirmé.
Leapmotor
Après avoir lancé une petite citadine et un SUV, Leapmotor présente à Paris son troisième modèle visant le principal segment du marché européen, un SUV compact. Cette marque compte sur Stellantis, numéro 2 européen et son partenaire à l’export, pour s’installer dans de nombreuses concessions et se faire connaître.
«Nos clients peuvent avoir l’esprit tranquille», a assuré le patron de la coentreprise Stellantis-Leapmotor. Avec le réseau de Stellantis, «nous pouvons livrer les pièces et réparer les véhicules comme un véhicule de n’importe quelle marque du groupe».
Sa citadine T03, qui commence à être produite en Pologne, s’est déjà positionnée comme une des voitures électriques les moins chères du marché européen, avec un équipement limité et une petite batterie de 37,3 kW qui lui autorise une autonomie moyenne de 265 kilomètres.
XPeng
XPeng, l’une des plus petites marques chinoises, mais partenaire de Volkswagen, se pose en concurrent de Tesla avec des véhicules plutôt haut de gamme, à l’image de la luxueuse berline «P7+» qu’elle présente à Paris.
Aides à la conduite, sièges ventilés, troisième écran pour que le passager regarde des films: la marque présente de nombreux gadgets et fonctions avec lesquels elle tente déjà de se démarquer sur le marché chinois, ultra-compétitif, et où elle reste déficitaire pour le moment.
Son PDG et fondateur He Xiaopeng, souvent comparé au patron américain de Tesla Elon Musk, espère pouvoir introduire ses voitures autonomes et ses taxis volants sur le Vieux continent, lorsque la législation le permettra, a-t-il indiqué lors d’un entretien avec l’AFP à Paris.
Hongqi
Hongqi («drapeau rouge») est devenue la marque des dirigeants chinois après avoir transporté le président Mao Zedong. Propriété du groupe public chinois FAW, elle a commencé depuis 2018 à électrifier ses limousines.
Affichés autour de 50.000 euros, la grosse berline et le SUV qu’elle a présentés à Paris sont puissants et spacieux. La marque compte lancer 10 modèles en Europe au cours des cinq prochaines années.
Pour Giles Taylor, chef du design chez FAW après être passé par Citroën (la Xsara) et Rolls-Royce (le SUV Cullinan), les Tesla sont des « références » mais restent « ennuyeuses ». Basé à Munich, en Allemagne, avec une équipe internationale de designers, il veut « ramener de l’émotion » dans ces voitures électriques qui adoptent toutes des formes aérodynamiques en goutte d’eau.
Skyworth
Skyworth, filiale d’un groupe d’électronique, roi des écrans plats mais aussi grand producteur de véhicules utilitaires, commercialise depuis quelques mois en Europe un gros SUV à moins de 40.000 euros.
L’importateur du groupe a présenté à Paris une étonnante berline bourrée… d’écrans, mais aussi une voiture compacte qui devra concurrencer la Leapmotor.