dimanche, mars 16

On compte aujourd’hui plus de 25.000 militaires en Belgique. Le gouvernement fédéral souhaite renforcer les effectifs de la Défense. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet toutefois de mesurer le fossé qui sépare la Défense actuelle de celle des années de guerre froide.

Augmenter le nombre de militaires en Belgique, plus globalement le nombre de collaborateurs pour la Défense: l’Arizona a clairement retenu cet objectif dans son accord de gouvernement. «Conformément au plan Star existant, la Défense souhaite évoluer vers 29.100 collaborateurs d’ici 2030. Pour garantir notre sécurité et satisfaire à nos obligations envers l’Otan et l’UE, les effectifs de la Défense doivent continuer à croître», tels sont les mots rédigés dans le document.

Enoncé de la sorte, le chiffre ne dit pas grand-chose du chemin parcouru ces dernières décennies, en termes d’effectifs. A vrai dire, au rythme des plans de restructurations successifs mis en place dans le contexte de la fin de la guerre froide, c’est à une érosion assez sensible de son personnel que la Défense belge a assisté depuis une petite quarantaine d’années.

A l’heure actuelle, selon les chiffres que Le Vif a obtenus auprès de la Défense, elle compte précisément 26.389 collaborateurs militaires et 2.702 collaborateurs civils. Les chiffres ont opéré une courbe légèrement montante, ces toutes dernières années, à la faveur de campagnes de recrutement. Ainsi, comme cela avait été annoncé par la Vivaldi et sa ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS), l’objectif a consisté pour la période 2021-2025 à recruter près de 10.000 militaires. Mais on est loin, très loin même des 100.000 militaires qui composaient la Défense voici une soixantaine d’années, dans un tout autre contexte évidemment.

Le virage le plus spectaculaire s’est opéré au début des années 1990. Premièrement, la fin du service militaire a vu le personnel décroître de manière très sensible, les tout derniers miliciens étant comptabilisés en 1995, puisque c’est cette année-là que la conscription s’est éteinte.

Deuxièmement, cette période a également donné lieu à une série de plans de restructuration de grande ampleur, à commencer par le plan Charlier (1988) puis le plan Charlier bis (1989), suivi par le plan Delcroix (1992).

Les civils à la Défense

Avant de s’intéresser au personnel militaire à proprement parler, il faut se souvenir que la Défense compte en son sein plusieurs centaines de collaborateurs civils, qu’ils soient contractuels ou statutaires.

Ils étaient un peu moins de 5.500 au milieu des années 1990, mais le nombre a baissé jusqu’à environ 3.400 au début du millénaire, puis poursuivi une lente descente jusqu’en 2020 (environ 1.500 civils), avant de repartir à la hausse.

Les militaires à la Défense

Les militaires sont plus nombreux, assez logiquement. Si on remonte une soixantaine d’années en arrière, il apparaît que les miliciens (en service militaire) ont, année après année, composé une part importante du personnel militaire jusqu’à leur disparition définitive en 1995.

Cela étant, les militaires de carrière étaient, au début des années quatre-vingt, pratiquement trois fois plus nombreux qu’aujourd’hui. On en comptait alors plus de 60.000. Cela comprend les officiers, les sous-officiers et les volontaires, pour reprendre les trois catégories reprises dans les données de la Défense. Ils passaient sous la barre des 50.000 en 1992, celle des 40.000 en 2006 et celle des 30.000 en 2016.

Le Vif s’est également prêté à l’exercice de calculer, depuis le début des années nonante, le rapport entre le nombre de militaires de carrière et le nombre d’habitants, inscrits au registre national. Si la Belgique comptait environ un militaire pour 200 habitants au début des années nonante, ce rapport était d’un pour presque 500 en 2023, la dernière année reprise dans les données de la Défense.

 

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