jeudi, décembre 26

Les travailleurs belges sont de plus en plus régulièrement exposés à des comportements abusifs de leur supérieur hiérarchique. Le mauvais leadership peut conduire à des agressions verbales, un contrôle excessif, ou un risque accru de burn-out.

Les travailleurs sont de plus en plus nombreux à être confrontés à des comportements toxiques de la part de leur supérieur hiérarchique. Selon la dernière enquête du spécialiste RH Securex et de la KU Leuven, leur proportion a augmenté de 69% depuis 2021. Aujourd’hui, près d’un travailleur sur 10 (9,3%) se dit concerné par un contrôle excessif ou du micro-management.

L’étude menée en avril auprès de 1.482 travailleurs belges, démontre « que les comportements toxiques des supérieurs hiérarchiques sont en forte augmentation ». Securex relève que « les ouvriers signalent plus souvent cette situation que les employés, avec respectivement 12,5% et 8%. Cette différence s’explique en partie par la possibilité de télétravailler pour les employés, qui peut servir de tampon contre les comportements toxiques. »

Risque de burn-out

Outre un risque accru de burn-out, un management toxique augmente également le risque de comportements abusifs au travail. « Près de la moitié (43,5%) des travailleurs dont le supérieur hiérarchique exerce un contrôle excessif ont estimé avoir été victimes de comportements abusifs, tels que des agressions verbales ou physiques, des discriminations et/ou du harcèlement sur le lieu de travail, et ce au cours des 12 derniers mois », relève Securex.

« Un quart (26,1%) des travailleurs ayant un supérieur hiérarchique avec un comportement toxique indiquent avoir été confrontés à du comportement abusif de la part de leur supérieur et 17,4% à du comportement abusif par des collègues ou des personnes externes à l’entreprise. »

Mauvais leadership

« Le comportement toxique des supérieurs, caractérisé par un contrôle excessif et du micro-management, va au-delà d’un mauvais leadership (…) Cela alimente une culture d’entreprise toxique qui ouvre la porte à des comportements abusifs », explique Anja Van den Broeck, professeure à la KU Leuven. « Quoi qu’il en soit, une attitude passive n’est certainement pas la solution. En plus d’un leadership toxique, un manque de leadership conduit également à un environnement de travail dangereux avec un manque de limites, dans lequel la probabilité d’exposition à des comportements abusifs est encore plus élevée. »

Selon l’enquête de l’université louvaniste et de Securex, ce type de management est également en augmentation (+44,1% depuis 2021) et augmente effectivement encore plus le risque de travailler dans un environnement hostile. « Pas moins de 53,3% des travailleurs ayant un supérieur passif ont fait l’expérience d’un comportement abusif au cours des 12 derniers mois. Dans 31,3% de ces cas, le supérieur est identifié comme étant à l’origine du comportement, tandis que dans 22,2% de ces cas, ce comportement proviendrait de collègues ou de personnes externes à l’entreprise. »

Il est crucial que les employeurs accordent suffisamment d’attention à la qualité du leadership, qu’il favorise l’autonomie tout en offrant une structure aux travailleurs, car « cela impacte directement les performances, le taux de burn-out et d’absentéisme du personnel », conclut Securex.

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