Le Premier ministre Bart De Wever a confirmé l’accélération de l’accroissement des dépenses militaires dans le budget 2025 de la Belgique.
L’accroissement accéléré des dépenses militaires figurera dans le budget que soumettra le gouvernement sous peu pour le restant de l’année 2025. Les cinq partis de l’Arizona sont d’accord sur ce point, a affirmé jeudi le Premier ministre, Bart De Wever, à la Chambre.
Les récents bouleversements géopolitiques ont contraint les pays européens à relever leurs efforts en matière de Défense. La Belgique est concernée au premier chef, car elle n’atteint toujours pas l’objectif de 2% du PIB affectés à cette politique. Et lors du sommet de l’OTAN du mois de juin, cet objectif sera sans doute revu à la hausse. Dans son accord de majorité, l’Arizona avait convenu d’arriver aux 2% en 2029. L’échéance n’est plus d’actualité.
« Un effort supplémentaire sera nécessaire. Je constate une unanimité claire au sein de notre gouvernement. Je m’en réjouis. La menace est claire, tout le monde le voit sauf s’il fait partie de la 5e colonne de Poutine. Cela nécessite un ajustement de la trajectoire budgétaire pour les prochaines années. Nous souhaitons l’intégrer le plus rapidement possible, c’est-à-dire dans le budget que nous comptons soumettre pour ce qui reste de cette année », a expliqué M. De Wever.
Les opinions divergent toutefois au sein de l’Arizona sur la façon d’y arriver et sur les échéances qui seront fixées pour atteindre les objectifs budgétaires. « C’est vrai que j’ai lu des déclarations des partis de la majorité, je m’en réjouis un peu moins », a reconnu le chef du gouvernement. Un consensus devra être trouvé dans les jours ou semaines à venir. « D’après mes premiers contacts, j’ai bon espoir que ce sera possible rapidement. »
Le week-end passé, le ministre du Budget, Vincent Van Peteghem, a chiffré à 17,2 milliards l’effort qui devra être fourni sur quatre ans et averti que ce montant devra être compensé au vu de l’état des finances publiques belges. « Pas d’impôt en plus dans le pays le plus taxé », a fait savoir le président du MR, Georges-Louis Bouchez, aux autres députés.
L’Union européenne accordera des facilités budgétaires aux États membres pour favoriser les investissements dans la défense.
« Nous ne savons pas encore ce qui, en Europe, sera pris en compte pour ces 2%, et ce qui ne le sera pas. Plus d’investissements dans la sécurité, absolument d’accord, mais nous voulons aussi savoir à quoi nous allons consacrer cet argent : il doit s’agir d’un bon mix de choses qui renforcent l’armée, mais aussi notre économie et l’Europe », a indiqué de son côté le président de Vooruit, Conner Rousseau, interrogé par la VRT. À ses yeux, il est « essentiel que nous continuions à penser à notre sécurité sociale, à nos soins de santé et à notre État-providence« .
Le défi actuel doit constituer une opportunité économique, estime le Premier ministre. Il a appelé les pouvoirs publics et les entreprises à s’en saisir pour assurer à la fois la « sécurité des citoyens » et soutenir la prospérité du pays. Mardi, il s’est entretenu avec les ministres-présidents flamand et wallon à ce sujet.
Les récents revirements américains dans la solidarité transatlantique étaient au cœur des interventions de plusieurs députés. « Donald Trump est la première menace pour notre sécurité. Les Européens doivent prendre leur destin en mains« , a lancé le président du PS, Paul Magnette.
S’il se dit conscient des nouveaux défis, le gouvernement fédéral n’entend pas rompre avec les États-Unis. « Dire que les États-Unis sont la première menace pour notre sécurité, c’est du non-sens dangereux« , a répondu M. De Wever. « Les États-Unis sont un partenaire historique et nous ne devons pas l’oublier », a dit le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot.
L’opposition francophone réclame une confiscation des avoirs russes gelés en Belgique pour financer le soutien à l’Ukraine. Une revendication rappelée jeudi à la Chambre par M. Magnette.
« Un non-sens dangereux », a répété M. De Wever. Ce gouvernement et son prédécesseur ont toujours refusé de procéder à une telle opération en raison des risques juridiques et financiers qu’elle présente.