Les syndicats ont appelé le personnel des prisons belges à faire grève, pour une durée indéterminée. En cause: la surpopulation carcérale et le service minimum.
Les trois principaux syndicats du pays ont appelé le personnel pénitentiaire à se croiser les bras dès ce lundi 22h00 et pour une durée indéterminée. Ils dénoncent la surpopulation carcérale et l’absence de solutions pour endiguer le phénomène. Une réunion de concertation avec le cabinet du ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, la semaine dernière n’a rien donné. Dans la foulée, les syndicats ont activé leur préavis de grève, autorisant toute action dès ce lundi 1er avril à 22h00. Le mouvement est mené pour une durée indéterminée. « On est probablement parti pour une semaine », prédit Gregory Wallez, secrétaire général CGSP Justice.
Les syndicats avaient quitté la table des négociations lorsque le ministre a précisé qu’il exigerait des services minimums. « Les ministres de la Justice nous mettent dans une situation catastrophique depuis deux, trois ans avec la surpopulation carcérale et on nous parle de réquisition dès le premier jour », s’est insurgé le représentant du syndicat socialiste. « Nous avons demandé que la sécurité du personnel et des détenus soit assurée à tout moment, y compris en cas de grève« , a expliqué de son côté le cabinet. « La prison n’est pas un endroit que l’on laisse sans surveillance, c’est pourquoi les services minimums sont nécessaires. »
Dans la plupart des prisons, la procédure pour une occupation minimale, instaurée il y a quelques années, était suivie. En Wallonie, seule la direction locale de la prison de Marneffe (province de Liège) a réquisitionné du personnel supplémentaire pour atteindre un quota précis de travailleurs. Tant la question de la surpopulation que celle du service minimum ont refait l’actualité récemment lors de faits de torture commis sur un détenu à la maison d’arrêt d’Anvers. Un prisonnier âgé d’une quarantaine d’années avait subi des sévices de la part de ses compagnons de cellule pendant plusieurs jours. Les faits étaient survenus alors que le personnel de la prison menait une grève de 48 heures.
Une nouvelle réunion de concertation est prévue jeudi 4 avril avec le cabinet de la Justice. Elle portera sur le service minimum. « Pour la surpopulation carcérale, nous n’espérons plus grand-chose après les mesurettes présentées jusqu’ici », confiait M. Wallez. Les syndicats consultent également le cabinet du ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, à propos du placement de personnes internées en Centre de psychiatrie légale. Une action du front commun syndical (CGSP, CSC, SLFP) est prévue à la prison de Merksplas (province d’Anvers), dans la région d’origine du ministre Van Tigchelt.