vendredi, septembre 20

Que faire quand l’ombre des arbres empêche des panneaux photovoltaïques de tourner à plein rendement? Des solutions existent, et une cohabitation est même possible.

La production d’énergie photovoltaïque et la végétalisation de l’espace public sont deux défis majeurs du XXIe siècle, plus particulièrement encore pour les milieux urbains où les effets du réchauffement climatique se font sentir davantage. Quelques années après l’entrée en vigueur des premiers plans climat (généralement à la fin des années 2010), des premiers effets de ces plans climats s’entrechoquent.

A Schaerbeek, par exemple, le Plan Climat voté en 2022 induit une augmentation de la couverture végétale du territoire «afin de contribuer au captage du CO2, à diminuer les effets des îlots de chaleur, à la meilleure gestion durable de l’eau ou encore au maintien de la biodiversité urbaine». Seulement voilà, avenue Dailly par exemple, les arbres ont grandi et plongent dans l’ombre certains panneaux photovoltaïques sur les toitures. Réduction de rendement et donc de la quantité d’énergie renvoyée par le particulier sur le système, manque à gagner, dégradation du bilan communal en termes énergétiques dans le cadre de son plan climat: tout le monde y perd.

Que faire en tant que citoyen?

Attention aux conclusions hâtives. Une ombre sur un panneau photovoltaïque n’est pas automatiquement synonyme de baisse de rendement. «Le panneau photovoltaïque est plus performant quand il est moins chaud», explique Valentine Herman, conseillère en environnement et développement durable pour Advista, un bureau d’études et de conseils en environnement et en développement durable. L’été peu ensoleillé qu’a connu la Belgique en 2024 peut expliquer la baisse de rendement. Une comparaison faite durant l’hiver est donc plus justifiée.

«Le panneau photovoltaïque est plus performant quand il est moins chaud»

Valentine Herman, conseillère en environnement et développement durable

Si la commune rechigne à agir, le citoyen a encore quelques cartes en main. Sur son site internet, Engie recommande par exemple d’installer des micro-onduleurs. «En choisissant de poser des micro-onduleurs, chaque panneau (ou chaque paire de panneaux) est relié à son propre onduleur, de manière indépendante. Le fait qu’une cellule soit touchée par une ombre totale n’a donc pas de conséquence sur l’ensemble de votre production.» Des onduleurs classiques sont cependant parfois équipés de logiciels permettant de minimiser l’impact d’une ombre partielle.

Si l’ombre est plus importante, en revanche, testachats conseille d’installer des panneaux avec optimiseurs. Ils permettent un rendement supplémentaire et de suivre le performances de chaque panneau de manière individuelle.

Pour les communes, un équilibre précaire entre arbres et photovoltaïque

«C’est une situation assez inédite, pointe le Premier échevin schaerbeekois Vincent Vanhalewyn (Ecolo) également en charge du plan Climat. Soit on trouve un système sur la gestion des arbres pour qu’ils n’affectent plus les panneaux photovoltaïques. Soit on instaure un système de primes pour les personnes impactées, mais ça doit passer par le conseil communal. C’est un processus plus long qui pourrait être envisagé dans un plan climat

La question n’est donc pas de choisir entre photovoltaïque et végétalisation de l’espace public, appuie Valentine Herman. «Les arbres ont de nombreux bienfaits, ils apportent de l’ombre dans les rues permettant ainsi des ilots de fraicheur urbains, ils captent le CO2 et sont favorables à la qualité des sols également, assure Valentine Herman. Parallèlement, les panneaux solaires sont aussi un axe pour contrer la combustion d’énergie fossile.» Certains arbres sont d’ailleurs parfaitement adaptés à cela, assure l’experte, comme le saule têtard, arbre de rangée, et adaptés à un élagage par le haut.

Le saule-têtard, ici dans un état sauvage, pourrait remplir les missions nécessaires à la végétalisation en milieu urbain sans gêner les panneaux photovoltaïques. © Getty Images
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