Refusant de payer des astreintes pour le non-accueil de demandeurs d’asile, le cabinet de Nicole De Moor s’était fait saisir sa cafetière et son frigo. Aujourd’hui mis aux enchères, le collectif «Stop crise de l’accueil», envisage de lui faire un pied-de-nez.
C’était une conséquence directe de la politique de Nicole De Moor (CD&V) qui refusait de payer les astreintes suite au non-accueil des demandeurs d’asile dans des conditions dignes. Le 11 janvier 2024, la justice se rendait dans les bureaux de l’ancienne Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration pour saisir des biens non nécessaires au bon fonctionnement du cabinet, à savoir un frigo et une cafetière.
Dès ce vendredi, les deux biens seront en vente aux enchères sur internet à dix euros l’unité. «On espère pouvoir offrir du café lors de nos prochaines mobilisations», sourit Yan Verhoeven du collectif «Stop Crise de l’Accueil», avec qui Nicole De Moor était aux prises notamment concernant la gestion d’une occupation installée rue de la Loi, juste à côté du siège du CD&V, et qui aimerait acquérir les biens en guise de symbole. Le montant récolté permettra d’ailleurs de payer une (infime) partie des astreintes dues par le cabinet De Moor (et donc l’Etat belge). «C’était une procédure pilote, complète Marie Doutrepont, avocate spécialisée en droits des étrangers. On ne va pas s’enrichir avec ces astreintes, mais on n’avait pas d’autres choix que cette procédure.»
Pour l’avocate, il s’agit aussi d‘un avertissement lancé à Bart De Wever et la successeuse de Nicole De Moor, Anneleen Van Bossuyt (N-VA), qui a déjà affirmé que ces astreintes ne seraient pas payées. «Cela démontre que dans un Etat de droit, on peut toujours aller saisir des biens dans les cabinets d’un ministre qui ne respecterait pas la loi. Et on recommencera.» D’autant plus que la situation sur le terrain ne s’est pas arrangée, prévient Yan Verhoeven, «la crise de l’accueil va augmenter suite au démantèlement des dispositifs d’accueil migratoire communaux, prévu dans l’accord de l’Arizona.»