La Chine n’apprécie pas la mise en accusation par Berlin de trois personnes soupçonnées d’espionnage pour le compte de Pékin.
La Chine a accusé vendredi Berlin d’exagération, au lendemain de l’annonce de la mise en accusation de trois Allemands soupçonnés d’agir en espions pour les services secrets chinois (MSS), via la collecte notamment d’informations sur des technologies à usage potentiellement militaire. Les trois suspects, identifiés sous les noms de Herwig F., d’Ina F. et de Thomas R., sont soupçonnés d’avoir obtenu « des informations sur des technologies innovantes pouvant servir à des fins militaires« , d’après un communiqué publié jeudi par le parquet allemand spécialisé dans les affaires d’espionnage et de terrorisme. Ces données, recueillies entre février 2017 et avril 2024, « pouvaient être utilisées pour renforcer la capacité de combat de la Chine, en particulier dans le domaine maritime », selon la même source.
La Chine a réagi vendredi et dit espérer que « l’Allemagne cessera d’exagérer les prétendus risques d’espionnage posés par la Chine et ne créera pas d’obstacles au développement sain et stable des relations sino-allemandes« . « La Chine a toujours tenu à développer les relations sino-allemandes en se fondant sur les principes du respect mutuel, de la non-interférence dans les affaires de chacun et (…) en respectant la loi », a affirmé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lors d’une conférence de presse habituelle.
Selon le parquet fédéral allemand, Thomas R. a « travaillé comme agent pour un employé des services secrets chinois (MSS) basé en Chine » à partir de 2017. Il est entré en contact avec les époux Herwig F. et Ina F., patrons d’une entreprise à Düsseldorf. Le trio a été arrêté en avril 2024 et mis en accusation en décembre. Ces dernières années, plusieurs affaires d’espionnage présumé pour le compte de la Chine et la Russie ont défrayé la chronique en Allemagne.