dimanche, décembre 15

Après mûre réflexion, Médecins sans frontière a décidé de mettre fin aux missions de recherche et de sauvetage du bateau Geo Barents. En cause, le décret italien Piantedosi qui ralentit fortement les opérations de MSF.

Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, vendredi, la fin des opérations de recherche et de sauvetage du Geo Barents en raison des lois et politiques italiennes ayant rendu « impossible la poursuite du modèle opérationnel actuel ». Le navire était actif depuis 2021 en mer Méditerranée, où son équipage portait secours aux migrants qui entreprennent la traversée vers l’Europe.

Le décret Piantedosi, entré en application en 2023, oblige les navires des ONG à débarquer les personnes secourues dans le port assigné par les autorités italiennes et sans faire de détour, sous peine de voir leur bateau être immobilisé au port. Cette réglementation a pour effet d’empêcher les ONG de réaliser plusieurs sauvetages d’affilée et de ralentir leurs actions en les obligeant à mouiller dans un port éloigné.

En décembre 2024, l’Italie a encore facilité la confiscation des navires humanitaires. Le Geo Barents a fait l’objet de quatre sanctions de la part des autorités italiennes ces deux dernières années, pour un total de 160 jours d’immobilisation à quai. En juin 2023, ces mêmes autorités ont demandé au navire de se diriger vers un port du nord de l’Italie afin de débarquer les treize survivants qui se trouvaient alors à son bord (sur une capacité de 600), imposant une navigation de plus de 1.300 kilomètres alors qu’il existait des ports plus proches.

Des lois « absurdes et insensées »

« Après mûre réflexion, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était impossible d’exploiter le Geo Barents dans le cadre de lois et de politiques italiennes aussi absurdes et insensées. La capacité de sauvetage des navires humanitaires est largement sous-utilisée et activement sapée par les autorités italiennes », a commenté Juan Matias Gil, représentant MSF pour les opérations de recherche et de sauvetage. Ce dernier a toutefois promis que MSF reviendrait à ses activités de recherche et de sauvetage, sans préciser de délai.

« MSF sera de retour dès que possible pour mener des opérations de recherche et de sauvetage sur l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde« , a-t-il affirmé. « Nous reviendrons pour témoigner et dénoncer les violations commises à l’encontre des personnes migrantes par les États membres de l’UE, en particulier par l’Italie, et les autres acteurs de la région. »

MSF est active depuis 2015 à bord de huit bateaux de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale. Ceux-ci ont permis de secourir plus de 94.000 personnes. Le Geo Barents à lui seul a effectué 190 opérations et secouru 12.675 personnes. Selon les chiffres avancés par MSF, depuis 2014, plus de 31.000 personnes sont mortes en tentant d’effectuer la traversée de la Méditerranée centrale.

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