La formatrice de l’aile néerlandophone du gouvernement bruxellois n’a pas apprécié que les partis francophones souhaitant entrer dans le gouvernement bruxellois aient lancé une proposition visant à reporter de deux ans le renforcement de la LEZ.
Pour la formatrice de l’aile néerlandophone du gouvernement bruxellois, Elke Van den Brandt (Groen), la question n’est actuellement pas tant de savoir quelle majorité peut être trouvée du côté néerlandophone, mais comment les francophones veulent gouverner avec Groen et quelles garanties les néerlandophones ont qu’ils peuvent peser sur la politique, a-t-on indiqué au cabinet de la cheffe de file écologiste, en réaction à des propos tenus plus tôt par le formateur bruxellois francophone David Leisterh.
Les négociations en vue de la formation d’un gouvernement bruxellois sont dans l’impasse depuis plus d’une semaine. Les partis francophones qui souhaitent entrer dans le gouvernement bruxellois – MR, Les Engagés et PS – ont lancé une proposition visant à reporter de deux ans le renforcement de la LEZ qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2025.
Pour Mme Van den Brandt, cela a fait l’effet d’une bombe dans le processus de formation, par défaut de concertation avec Groen « alors que nous avions proposé d’en parler il y a trois mois ». Il n’en a pas non plus été question lors des réunions avec les six partenaires possibles de la coalition (MR, PS, Les Engagés, Groen, Open VLD, Vooruit) sur les défis budgétaires de la Région. Mme Van den Brandt a exigé des garanties « en acier » de la part des francophones. Elle ne les a, selon elle, pas reçues à ce jour, malgré plusieurs entretiens avec son homologue francophone David Leisterh (MR).
Pas non plus au cours de l’interview de Leisterh dans l’émission de la VRT, « De Ochtend », mardi matin, à l’occasion de laquelle celui-ci a déclaré qu’une fois qu’il y aura un accord de coalition à Bruxelles, «nous n’en sortirons pas», sans toutefois dire mot du sort réservé à l’initiative des partenaires francophones sur la LEZ qui a fortement refroidi Mme Van den Brandt. Celle-ci a souligné que le MR, Les Engagés et le PS disposaient de 45 sièges au Parlement bruxellois en raison du passage de Ludivine de Magnanville de DéFI au MR, soit une majorité sans les futurs partenaires néerlandophones de la coalition.
Cela signifie que pour les questions purement régionales – telles que celles essentielles pour les Verts comme le climat, l’environnement ou la mobilité – ils n’ont pas besoin d’un accord au sein du gouvernement bruxellois, mais peuvent passer par un vote au Parlement bruxellois. L’élue verte a également réfuté les critiques selon lesquelles elle souhaiterait communautariser le dossier de la LEZ. « Le dossier lui-même n’est pas communautaire, mais la méthode – ndlr: la soumission unilatérale d’une proposition au Parlement bruxellois- l’est », a fait observer la porte-parole de Mme Van den Brandt. A cela s’ajoute le plaidoyer du négociateur du PS Ahmed Laaouej, mardi matin sur Bel RTL, en faveur d’un collège électoral bruxellois unique avec des listes bilingues.