vendredi, octobre 25

La plupart des futures majorités sont désormais connues, suite aux élections communales du 13 octobre. Si les projecteurs sont braqués vers là où ça coince encore, en réalité, plus de la moitié des communes de Wallonie et de Bruxelles seront gouvernées demain par la même majorité qu’aujourd’hui. Et dans bien d’autres cas, le changement de majorité est minime. Le point, chiffres à l’appui.

Un coup de Jarnac dans telle commune, un renversement de majorité dans une autre. La majorité absolue s’est brisée par-ci et les ennemis d’hier se sont rabibochés par-là. Les résultats des élections communales du 13 octobre ont donné lieu à quelques scénarios improbables, qui ont attiré l’attention médiatique et politique, voire donné l’impression d’un grand bouleversement.

Il est vrai que certains changements de majorité marquent les esprits. A Verviers, à Thuin et à Tournai, les libéraux ont ravi le maïorat aux socialises. A Ixelles et à Ottignies-Louvain-la-Neuve, les écologistes ont perdu le leur. A Wavre et à Nivelles, ce sont Les Engagés qui ont éjecté le MR. A Watermael-Boitsfort, les libéraux ont devancé les écolos. Mais à Frameries, c’est une union des écolos et des libéraux qui relègue les socialistes dans l’opposition. Ce sont autant d’événements politiques locaux qui, souvent, ont une répercussion qui dépasse les frontières de la commune.

Une autre manière d’interpréter les résultats du scrutin, toutefois, consiste à observer le paysage global des communes de Wallonie et de Bruxelles, pour constater que dans la majorité des cas, il ne s’est finalement pas passé grand-chose. C’est un peu caricatural, certes, mais on peut affirmer que la plupart du temps, la gestion communale s’effectuera dans la continuité.

Quelques-unes ne connaissent pas encore leur avenir, tout d’abord. Dans une trentaine d’entités, sur un total de 280, les majorités doivent encore se former ou être confirmées. L’incertitude persiste surtout dans quelques communes: Molenbeek, Schaerbeek, Forest et Spa, essentiellement.

Les communes où ça ne change pas

Pour la grande majorité des communes, en revanche, les jeux sont faits. Et même si la composition des conseils communaux a forcément changé, qu’il s’agisse de la répartition des sièges ou des visages qui les occupent, les équilibres politiques n’ont pas fondamentalement évolué dans plus de la moitié des cas.

A ce stade, quelques 147 communes (sur un total de 280) seront dirigées par la même parti ou la même coalition que durant la mandature qui s’achève. Un petit doute subsiste encore dans l’une ou l’autre commune, comme Ans, Seraing, Saint-Ghislain, Malmedy ou Engis, où les majorités demandent encore à être confirmées définitivement. Mais dans l’ensemble, on peut considérer que plus de la moitié des communes ne vivront pas de changement.

Une série de communes sont d’ailleurs gouvernées par la même formation depuis des décennies. Si on arrête la généalogie politique à la fusion des communes, en 1977, il apparaît que 19 entités ont toujours été gouvernées par le même parti et le seront encore pendant six ans. Sauf ouverture de majorité pas encore annoncée, il s’agit de Marchin, Châtelet, Manage, Beauvechain, Messancy, Juprelle, Quaregnon, Seraing, Antoing, Etalle, Farciennes, Chapelle-lez-Herlaimont, Geer, Burg-Reuland, Flémalle, Wasseiges, Saint-Nicolas, Dison et Verlaine.

Les communes où «rien» ne change peuvent toutefois changer de bourgmestre. Ainsi, selon la situation politique connue, ce sont 109 nouveaux bourgmestres qui ont été désignés. Mais dans 39 cas, la majorité demeure exactement la même, soit parce que l’ancien bourgmestre a décidé de ne pas rempiler (Paul Magnette à Charleroi, typiquement), soit parce qu’une personne a obtenu un meilleur score personnel que le candidat-bourgmestre déclaré. Cette dernière situation s’est produite en particulier à Daverdisse, Clavier, Stavelot, Thimister-Clermont, Donceel, Geer, Houffalize, Jalhay ou encore Mouscron. Que la tête de liste soit dépassée en interne n’est pas un cas tellement rare, donc.

Les communes où ça change un peu

A côté des communes où rien ne change, on en compte 60 où la coalition au pouvoir est modifiée, mais le premier parti reste le même. S’il y a changement, il est tout relatif donc. Des villes comme Namur (Les Engagés), Liège (PS), Bruxelles (PS), Charleroi (PS) ou encore Uccle (MR) sont concernées. Parfois, c’est une majorité absolue qui s’ouvre à un nouveau partenaire (Courcelles ou Braine-le-Comte), une majorité absolue perdue (Herstal, par exemple) ou une nouvelle majorité absolue, dans laquelle un parti décide de poursuivre seul (Ellezelles, Welkenraedt ou encore Sprimont).

Dans toutes ces communes – 146 sans changement de majorité et 60 avec un changement tout relatif -, les élections communales n’ont pas fondamentalement changé la donne. Pour les autres, plusieurs cas de figure se présentent.

Les communes où ça change vraiment

Tout d’abord, celles où la nouvelle réalité politique peut être qualifiée de «vrai» changement de majorité, parce que le parti au pouvoir a été renversé ou parce que la nouvelle coalition incarne un changement majeur. On en dénombre 47, deux semaines après le scrutin. Parfois, le parti historiquement au pouvoir a repris les rênes de la commune après une parenthèse; parfois, le bouleversement est plus historique.

La presse s’est beaucoup fait l’écho des situations à Ixelles, Thuin, Wavre, Nivelles, Tournai, Dinant, Ottignies-Louvain-la-Neuve ou encore Schaerbeek. A Blegny et à Anderlues, le PS au pouvoir depuis la fusion a été renversé. A Waimes, les deux groupes politiques au conseil communal les six dernières années ne se représentaient pas. Pour la plupart des autres, l’histoire est plus classique: la majorité sortante a perdu ou une coalition s’est formée en changeant la donne.

On notera encore que dans onze communes, le principal parti au pouvoir y restera, mais plus en première position au sein de la coalition à venir. C’est le cas à Verviers (les socialistes), à Watermael-Boitsfort (les écologistes) ou encore, très probablement, à Spa (les libéraux).

Enfin, huit communes vivent un changement difficilement catégorisable, parce qu’il résulte du rassemblement de deux listes autrefois distinctes (Musson, Butgenbach, Houyet, Couvin) ou de la scission d’une ancienne liste autrefois unie (Rochefort, Attert, Braives, Lincent).

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