vendredi, janvier 10

Depuis un an, les compteurs communicants font leur apparition en Belgique. Malgré les craintes de certains utilisateurs… qui peuvent toutefois difficilement y échapper. A moins de débourser 120 euros. Explications.

Le grand remplacement a débuté! En 2024, les différents gestionnaires de réseau ont commencé à substituer les compteurs électriques classiques (mécaniques) par des modèles dits intelligents, capables de mesurer et d’enregistrer la consommation ainsi que la production d’électricité en temps réel. Un processus d’ampleur (80% des appareils devront être remplacés d’ici à l’horizon 2030, tant à Bruxelles qu’en Wallonie), mais qui a apparemment déjà bien débuté.

Ainsi du côté d’Ores, selon sa porte-parole Annabel Vanbéver, 300.000 compteurs communicants, sur un total de 1,4 million de compteurs électriques, ont été remplacés. Les projections pour l’année 2025 se situent aux alentours de 175.000 installations de compteurs. Un pic de 275.000 installations est prévu de 2026 à 2028, avant de ralentir la cadence. Les projections se préciseront au cours de l’année. Pour le moment, Ores doit confier cette mission à des entrepreneurs externes qui définiront les objectifs une fois le marché attribué.

Du côté liégeois, le distributeur Resa a installé 24.000 compteurs communicants en 2024. Ajoutés à ceux existants, le total actuel atteint les 84.850 compteurs intelligents installés, selon Laetitia Naklicki, directrice communication de l’intercommunale. L’objectif pour 2025 est de programmer plus de deux fois le double, soit 55.000 unités. «Pour l’atteindre, nous avons lancé un grand marché de sous-traitance», souligne Laetitia Naklicki.

Pour la région bruxelloise, l’opérateur Sibelga a installé 44.000 compteurs communicants en 2024, selon Serena Galeone, membre du département communication de Sibelga. D’après ses estimations, environ 90.000 compteurs communicants ont été mis en place à ce jour.

Compteurs intelligents: des réserves par rapport à la fonction communicante

Depuis le 1er janvier 2024, l’installation d’un compteur communicant – censé aider à réduire le consommation d’énergie – ne peut pas être refusée. Ces compteurs suscitent pourtant quelques craintes chez le consommateurs. Certains appréhendent d’éventuels piratages ou l’émission d’ondes électromagnétiques. D’autres s’inquiètent de voir s’échapper trop d’informations personnelles et posent des questions sur la confidentialité des données. Des craintes qui ne semblent pas partagées par les distributeurs. Laetitia Naklicki affirme «[qu’]au niveau de la sécurité pure de l’information, les données sont encryptées afin de les rendre inaccessibles aux personnes non autorisées». La directrice communication de Resa ajoute également que le lien entre le client et ses données n’est établi qu’au niveau de leur progiciel de gestion SAP.

Si l’installation d’un compteur communicant ne peut pas être refusée, la date de l’installation peut être négociée et il est possible de s’opposer à la fonction communicante du compteur… en s’acquittant de frais de désactivation de la fonction communicante. Un coût de 120 euros, qui couvre la désactivation à distance de la fonction mais également le potentiel futur déplacement des techniciens pour réactiver la fonction communicante du compteur. Selon Annabel Vanbéver, porte-parole d’Ores, le taux de refus s’élève à moins de 3%.

Les évolutions pour les consommateurs

Les compteurs communicants permettent tout de même quelques avantages. L’aspect administratif est grandement simplifié car les relevés d’index sont automatisés et donc transmis au gestionnaire sans effort. La facturation est ainsi calculée sur la quantité d’énergie réellement consommée.

Ces compteurs permettent également aux prosumers de suivre et de mesurer le prélèvement et l’injection des panneaux solaires. Pour les détenteurs de panneaux solaires, l’impact n’est pas le même en Wallonie ou en région bruxelloise. Dans la capitale, le surplus d’énergie solaire créé est revendu au fournisseur. En région Wallonne, le principe de compensation est conservé pour les prosumers qui ont posé des panneaux solaires avant le 1er janvier 2024. La surproduction d’énergie solaire est conservée pour être utilisée sur des périodes où l’énergie n’est pas produite. En revanche, tous les panneaux solaires installés à partir du 1er janvier 2024, à Bruxelles comme en Wallonie, fonctionneront selon le système bruxellois actuel et non avec le principe de consommation. Selon François Régis, le porte-parole de l’asbl Bepromuser, les compteurs communicants ne devraient pas avoir d’effets néfastes pour les promusers, qu’ils soient en région wallonne ou bruxelloise.

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