Les élections législatives auront lieu les 30 juin et 7 juillet. La droite radicale arrive aussi en tête en Italie et en Autriche. L’Alternative pour l’Allemagne progresse mais moins que prévu.
C’était un des scrutins européens les plus attendus, en raison de l’importance du pays, de la victoire annoncée par les sondages de l’extrême droite, et de ses conséquences potentiellement préjudiciables pour le président Emmanuel Macron. L’échec pour la majorité en France est d’autant plus sévère que la liste du Rassemblement national (RN), portée par Jordan Bardella, l’a emporté avec plus de 30% des voix, 32% selon un sondage Elabe BFMTv (en 2019, il avait également été premier, avec 23,34%) et que celle de la majorité, Renaissance, emmenée par Valérie Hayer, fait moins que la moitié des points du RN, à 15,40, % (en 2019, elle était aussi arrivée deuxième, mais avec 22,42% des suffrages). Consolation pour la macronie, la liste Parti socialiste – Place publique, de Raphaël Glucksmann, ne la supplante pas et se classe troisième avec 13,90%. Une belle progression tout de même puisqu’en 2019, elle était arrivée en sixième position avec 6,19% des voix. La France insoumise (9,34%), Les Républicains (6,85%), Reconquête (5,20%) et Les Verts (5,20%) suivent dans le classement.
La victoire de Jordan Bardella est par son ampleur un coup de semonce dans le paysage politique français. Le président Emmanuel Macron en a pris la mesure d’une manière spectaculaire en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer les Français à des élections législatives. Elles auront lieu les 30 juin et 7 juillet. Ce nouveau round électoral devait en effet être bouclé avant l’ouverture des Jeux olympiques de Paris le 26 juillet. Le succès du Rassemblement national se combine avec celui de Giorgia Meloni en Italie, la liste de la Première ministre étant donnée largement en tête du scrutin. Et la progression de l’extrême droite européenne ne s’arrête pas là….
Large victoire en Autriche
L’Autriche (20 élus à pourvoir) est le troisième Etat où l’extrême droite arrive en première position aux élections européennes. Le Parti de la liberté (FPÖ), dont la tête de liste était l’eurodéputé sortant Harald Vilimsky, l’emporte, selon les sondages sortie des urnes, assez largement avec 27% (en 2019, il s’était classé 3e avec 17,20% des voix) devant les conservateurs du Parti populaire ÖVP qui récolte 23,5% des suffrages (contre 34,55% en 2019). Le Parti social-démocrate du SPÖ arrive en troisième position avec 23%, un score stabilisé par rapport aux élections européennes de 2019.
Les Pays-Bas, en revanche, n’ont pas sacré l’extrême droite comme premier parti. Selon les sondages sorties des urnes, l’alliance GroenLinks – PvdA (Gauche verte et Parti travailliste) est arrivée en tête du scrutin et a remporté 8 des 31 sièges à pourvoir, démentant les prévisions qui donnaient le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders gagnant. Emmenée par Sebastiaan Stöteler, la liste obtient tout de même 7 élus, soit une progression de 3 élus, en comparaison des 4 sièges que son adversaire de droite radicale, le Forum pour la démocratie, avait gagné en 2019. En réalité, la coalition GroenLinks-Parti travailliste fait un moins bon score que les deux formations qui se présentaient séparémen en 2019, le PvdA avait remporté 19,01% et 6 députés, GroenLinks, 10,90% et 3 députés.
La formation libérale du Premier ministre sortant, Mark Rutte, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), limite les dégâts et devrait envoyer 4 représentants à Bruxelles contre 5 en 2019. Parmi les nouveaux partis «disruptifs» nés entre les deux scrutins européens, le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB), de droite populiste, obtient un meilleur résultat (2 eurodéputés) que la formation centriste du Nouveau Contrat social (NSC, 1 eurodéputé).
Coalition allemande en difficulté
En Allemagne, c’est la droite de la CDU, emmenée par la présidente sortante de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui remporte le scrutin, en légère progression à 29,5%. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) réalise son meilleur score au niveau national depuis sa création en 2013. Elle arrive en deuxième position avec 16,5% des suffrages (contre quelque 11% en 2019). Mais les sondages lui prédisaient un score plus élevé à quelque 22%. Les déboires de sa tête de liste, Maximilian Krah. Elle devance donc les sociaux-démocrates du SPD, troisième avec 14% (contre 15,82% il y a cinq ans), le «pire score de son histoire». Un échec important pour le chancelier Olaf Scholz même si ce sont surtout les Verts, ses alliés de la coalition gouvernementale, qui «dégustent». Ils perdent 8,5 points par rapport à 2019.
« L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) réalise son meilleur score au niveau national depuis sa création en 2013»