Le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite, affecte surtout les jeunes enfants. Il existe plusieurs façons de s’en prémunir, selon le timing.
A l’origine d’infections respiratoires courantes chez le nourrisson, telles que la bronchiolite et la pneumonie, le virus respiratoire syncytial (VRS) reste la cause principale d’hospitalisation chez les enfants de moins d’un an. Il peut également toucher les adultes mais dans une plus faible mesure. La grande majorité des enfants sont affectés par ce virus avant l’âge de deux ans. Très contagieux, le VRS se transmet par la salive, la toux, les éternuements ou lors d’un contact avec les mains et les objets (jouets, doudous, tétines).
Bien que l’automne et l’hiver restent les périodes les plus propices à la circulation du VRS, les médecins ont constaté qu’outre le Covid-19, la grippe et la pneumonie à pneumocoque, le virus respiratoire syncytial fait partie des virus qui ont «tourné» de manière un peu inhabituelle cette été en raison d’un effet rebond lié à la pandémie de coronavirus.
Une circulation qui reste toutefois difficile à évaluer étant donné que Sciensano ne reprend la collecte des données au sujet du VRS auprès des médecins généralistes et des hôpitaux qu’à partir de la mi-septembre.
Comme pour la plupart des autres virus respiratoires, les gestes barrières restent la meilleure arme pour réduire les risques de transmission mais deux autres stratégies sont envisageables pour se prémunir contre la maladie.
Les anticorps monoclonaux
Depuis cette année, les enfants nés à partir du 1er avril 2024 peuvent bénéficier de l’injection unique d’anticorps monoclonaux. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un vaccin mais bien d’un traitement préventif destiné à protéger l’enfant pendant les six mois qui suivent l’injection. Il a aussi l’avantage de ne pas provoquer d’effets secondaires.
Etant en grande partie pris en charge par l’Inami, l’anticorps monoclonal, commercialisé sous le nom de nirsevimab, coûte entre huit et douze euros, indique l’ONE. Seuls les enfants dont la mère n’a pas reçu le vaccin contre le VRS pendant la grossesse peuvent recevoir les anticorps monoclonaux.
Pour les enfants nés entre le 1er avril et le 30 septembre 2024, l’injection (sous prescription) peut se faire chez le généraliste, le pédiatre ou lors des consultations ONE dans le courant du mois d’octobre. Pour ces enfants, les anticorps monoclonaux seront remboursés uniquement pendant le mois d’octobre. Pour les enfants nés après le 1er octobre 2024, la vaccination pourra se faire directement à la maternité.
En France, deux études ont récemment été menées par l’Institut Pasteur fin d’évaluer l’efficacité du nirsevimab contre les cas de bronchiolite à VRS admis en réanimation ainsi que pour évaluer l’impact en termes d’hospitalisations évitées. Les résultats ont montré une baisse significative des nourrissons hospitalisés et une efficacité du traitement en vie réelle estimée entre 76% et 81% pour ceux admis en réanimation, indique l’Institut Pasteur.
Nouveau vaccin
En août dernier, la Commission européenne a annoncé avoir autorisé la mise sur le marché d’un premier vaccin maternel administré aux femmes enceintes pour protéger les bébés contre la bronchiolite. Il s’agit donc d’une protection passive du nourrisson.
La maman peut être vaccinée entre la 28è et la 36è semaine de grossesse. La vaccination de la maman pendant la grossesse, grâce au passage d’anticorps vers le bébé, le protège durant ses six premiers mois de vie, précise l’ONE. Il s’agit donc de bien calculer si cette vaccination peut être utile en fonction du « timing » du stade de la grossesse et de l’accouchement. Selon le Centre belge d’information pharmacothérapeutique (CBIP), la vaccination maternelle entraîne une diminution du nombre d’infections symptomatiques par le VRS chez le nourrisson dans les 180 premiers jours de vie, avec un taux de protection de 51 % (toutes les infections) à 69 % (infections sévères). Toutefois, note le CIBP, le profil d’efficacité et d’innocuité de la vaccination contre le VRS n’est pas documenté chez les femmes immunodéprimées et en cas de grossesse à haut risque (par exemple à haut risque d’accouchement prématuré).
Autre limite, financière cette fois: ce nouveau vaccin n’est pas remboursé et coûte tout de même 180 euros.
La vaccination contre le VRS peut aussi être proposée aux patients à risque élevé âgés de plus de 60 ans et qui présentent au moins un facteur de risque d’une maladie grave liée au VRS. La dose recommandée est d’une seule injection en septembre ou en octobre.