Les partis francophones (MR, Engagés et PS) lanceront les travaux parlementaires de la Cocof très prochainement. Les néerlandophones avancent dans les négociations, à coup de concessions.
La désescalade est amorcée entre le PS et le MR bruxellois. Une réunion organisée ce mercredi soir entre les présidents des partis francophones (ou de leur fédération locale) engagés dans le futur gouvernement bruxellois a permis d’apaiser quelque peu les tensions attisées par la naissance d’une coalition de gauche (PS-PTB-Ecolo) à Forest. L’heure est au dialogue, et à l’élaboration d’un accord pour la Cocof (Commission communautaire française) qui devrait atterrir la semaine prochaine, si tout va bien.
Côté néerlandophone, les choses sont moins avancées, mais viennent d’accélérer. Pour rappel, le nœud du problème auquel s’attaque la formatrice Elke Van Den Brandt (Groen) depuis le 9 juin consiste à trouver une majorité néerlandophone au parlement bruxellois, endossant trois sièges. Après plusieurs veto posés, seule une majorité à quatre partis semblait diplomatiquement possible.
L’Open-VLD petit gagnant, le CD&V grand perdant
Ce jeudi, La Libre annonce qu’une piste est privilégiée. Groen, la N-VA, Vooruit et l’Open VLD seraient sur le point de débloquer la situation. Les libéraux flamands seraient, toujours selon le quotidien, prêts à se «sacrifier» en endossant un poste de commissaire aux comptes en échange de la présidence de la VGC (pendant flamand de la Cocof). Il s’agit d’un poste consultatif au sein du gouvernement qui revient, en quelque sorte, à être le comptable d’une région endettée jusqu’au cou.
L’Open-VLD s’assure par là une participation au gouvernement, ce qui arrange d’ailleurs le MR qui souhaite aider son parti frère à retrouver de la vigueur. La semaine dernière, Sven Gatz, chef de file des libéraux, avait proposé un deal à Vooruit consistant, à mi-mandat, à échanger le poste d’un secrétaire d’Etat avec celui de commissaire aux comptes. La proposition avait été déclinée par les socialistes néerlandophones.
Dans ce scénario, le CD&V serait le grand perdant alors que les centristes avaient conditionné leur participation au gouvernement à la présence de la N-VA au sein de celui-ci. Benjamin Dalle, leader du CD&V bruxellois, se refuse à tout commentaire. Idem pour son homologue de la N-VA, Cieltje Van Achter.
Les choses ne sont pas bouclées pour autant. Et deux autres pistes subsistent. Celle de la création d’un poste de secrétaire d’Etat, ce dont personne ne semble vraiment vouloir, d’autant plus que cela nécessiterait une majorité des deux tiers au Parlement. Gênant, pour une majorité qui veut faire de la bonne gouvernance et de la rigueur budgétaire une priorité.
L’autre piste, c’est le transfert d’un poste de secrétaire d’Etat réservé aux francophones vers le collège néerlandophone. Le gouvernement bruxellois serait alors composé d’autant de francophones que de néerlandophones. Un cadeau que les francophones n’entendent pas faire à leurs homologues du nord, moins encore après un été particulièrement long et tendu pour accoucher d’un gouvernement.
Dernier obstace, si Sven Gatz endosse bel et bien ce poste consultatif, l’exécutif bruxellois manquera d’un… homme. Ans Persoons (Vooruit), Cieltje Van Achter (N-VA) ou Elke Van Den Brandt (Groen) devront laisser leur place. La nationaliste siégeant également au gouvernement flamand (où elle est ministre des Affaires bruxelloises), les regards se porteront d’abord sur celle-ci. Rien n’indique pour autant qu’elle renoncera à sa double casquette.