230.322: c’est le nombre d’arnaques recensées en Belgique en 2024. Avec un montant moyen de 470 euros par fraude, les pertes s’élèvent à plus de 108 millions d’euros, dont 72,4 millions rien que pour les escroqueries aux virements bancaires.
Grâce à des techniques toujours plus sophistiquées faisant notamment appel à l’intelligence artificielle, les arnaqueurs parviennent de plus en plus souvent à leurs fins. Ainsi, le nombre de fraudes au paiement digital a augmenté de 43% en 2024 par rapport à l’année précédente, rapportent les experts en courtage BrokerChooser. Selon l’Autorité bancaire européenne et la Banque centrale européenne, ces escroqueries en ligne représentaient déjà pas moins de 4,3 milliards d’euros de pertes pour les citoyens européens, en 2022. Et deux milliards de plus pour le premier semestre de 2023.
Avec 1,210 millions de fraudes, l’Espagne est le pays européen ayant fait face au plus grand nombre d’escroqueries en 2024. Celles-ci ont coûté aux Espagnols plus de 118 millions d’euros. L’Etat ibérique n’est cependant pas celui ayant perdu le plus d’argent à cause des escroqueries en ligne, puisqu’il s’agit des Pays-Bas, avec des pertes s’élevant à près de 263 millions d’euros.
La Belgique, quant à elle, a enregistré 230.322 fraudes au paiement digital, pour une perte de plus de 108 millions d’euros. Soit un montant moyen par fraude de 470 euros: le quatrième le plus élevé à l’échelle de l’Europe. «Pour couvrir ces pertes financières, il faudrait réunir les revenus nets combinés d’environ 6.130 travailleurs belges à temps plein», indiquent les experts en courtage.
Les arnaques au paiement: les plus courantes en Belgique
Selon le dernier rapport de l’ABE, parmi les trois techniques le plus couramment employées par les escrocs se trouve la fraude dite APP (Authorised Push Payment). Grâce à de l’ingénierie sociale, la victime est manipulée afin qu’elle effectue un pairement. Les arnaqueurs «jouent souvent sur la peur et la pression pour inciter les consommateurs à exécuter des paiements en temps réel, y compris via des solutions de paiement mobile, ou à fournir des données financières personnelles», précise l’Autorité bancaire européenne. Dans certains cas, les malfrats se font passer pour un tiers connu et de confiance telle qu’une banque, une entreprise, des services postaux ou bien des forces de l’ordre.
La seconde technique la plus utilisée par les fraudeurs consiste à effectuer des transactions non autorisées grâce, notamment, au phishing (hameçonnage), et ainsi à avoir accès aux données personnelles et sensibles de leurs victimes. L’ABE mentionne également dans son rapport les techniques du vishing (arnaque vocale via appel téléphonique), du spoofing (falsification d’adresse ou création de faux sites), du smishing (arnaque par SMS), ou encore du pharming (envoyer les victimes vers un site frauduleux).
En Belgique, ce sont les fraudes aux émetteurs de cartes qui représentaient la majorité des cas d’arnaques (188.498) en 2024. Quant au préjudice financier le plus important, il provenait des virements bancaires, pour un montant de 72,4 millions d’euros, soit plus des deux tiers du total des sommes escroquées aux Belges.














