samedi, novembre 23

Les étudiants du supérieur vont se faire entendre ce jeudi, dans quatre villes estudiantines. Ils ne veulent pas de la réforme du décret Paysage, modifiant les critères de réussite, et exigent un refinancement de l’enseignement supérieur.

Avec de nombreux étudiants, la Fédération des étudiants francophones (FEF) manifestera ce jeudi dans les grandes villes estudiantines que sont Bruxelles, Mons, Liège et Louvain-la-Neuve, contre les nouvelles règles de réussite. la FEF exige le retrait immédiat de la réforme du décret Paysage et le refinancement de l’enseignement supérieur par la fin de l’enveloppe fermée.

À la prochaine rentrée, les nouvelles règles de finançabilité introduites par la réforme du décret Paysage (un texte adopté en 2013 et entré en vigueur en septembre 2014, NDLR) en Fédération Wallonie-Bruxelles seront en effet appliquées à tous, même celles et ceux inscrits dans l’ancien régime, explique la FEF. À la suite de cette réforme, les règles pour réussir ont été durcies, passant de 75% à 100% des crédits requis et un délai strict de deux ans pour obtenir les 60 crédits de première année, liste la fédération estudiantine. « Le stress de ces règles s’est rapidement transformé en colère lors des examens de janvier pour les étudiants », fustige-t-elle.

À des conditions d’examen « déplorables » lors de la session du mois passé s’ajoute le poids de cette réforme qui risque de les exclure, dénonce la Fédération. Une pétition contre le nouveau texte a recueilli 48.000 signatures, ce qui démontre le mécontentement généralisé des étudiants, estime-t-elle.

Pour l’organisation représentant les étudiants, les manifestations prévues ce jeudi ont pour objectif de se faire entendre. « Il est urgent d’agir. Le nombre d’étudiants continue d’augmenter mais, depuis plus de vingt ans, les politiques décident de ne pas investir suffisamment. Le financement ne suit pas le rythme, n’assurant pas l’accessibilité et, surtout, la réussite de tous. » 

La FEF promet qu’elle n’arrêtera pas de se mobiliser tant que les étudiants n’auront pas été écoutés.

« La FEF crée l’illusion qu’il est possible de remettre la réforme du décret en question »

Dans une interview accordée à La Libre Belgique ce jeudi, la ministre de tutelle, Françoise Bertieaux (MR), prévient que la pétition ne changera rien. « La démarche de la FEF est mensongère. Elle crée l’illusion qu’il est possible de remettre la réforme du décret en question, mais c’est faux ! », assène-t-elle.

« Aucun débat n’est à l’ordre du jour. C’est un vieux dossier, il est voté, d’application et aucun changement n’est d’actualité ! Ces nouvelles balises étaient absolument nécessaires pour les étudiants eux-mêmes », insiste-t-elle.

D’après la ministre francophone, il y a eu moins de diplômés du bachelier en trois ans sous le décret Paysage initial que précédemment, sous le décret dit Bologne. « Dans les universités, la proportion d’étudiants qui ont décroché leur diplôme de bachelier en trois ans est passée de 27,5% (pour la cohorte 2011-2012) à 23% (pour la cohorte 2015-2016) », illustre-t-elle.

« Dans les hautes écoles, elle a baissé de 27% à 21%. Les étudiants précaires qui étaient près de 19% « à l’heure » en fin de bachelier, avant, n’étaient plus que 14% dans ce cas sous le décret Marcourt. Les statistiques montrent également que 80% des étudiants qui obtiennent entre 45 et 59 crédits en fin de première année n’arrivent pas à être diplômés en trois ans« , développe Françoise Bertieaux.

À ses yeux, « il fallait absolument corriger certains effets pervers du décret. Le système d’accumulation des crédits qu’il permettait a induit une fausse idée de réussite. La réforme enlève l’incertitude et la charge cognitive importante qui pesait sur les étudiants. »

Partager.
Exit mobile version