mercredi, janvier 15

Joëlle Milquet a-t-elle conclu une transaction pénale avec le parquet général? Ce dernier dément. Selon nos informations, l’ancienne ministre CDH tenterait de convaincre les autres inculpés de négocier. En vain, pour le moment.

Selon La Libre, Joëlle Milquet, inculpée dans l’affaire des collaborateurs fantômes de son ancien cabinet ministériel, aurait négocié une transaction pénale avec le ministère public. Le parquet général a démenti cette information. D’après nos sources, l’ancienne ministre fédérale de l’Intérieur et de l’Egalité des chances souhaiterait, en effet, parvenir à une telle transaction qui lui éviterait un procès public. Elle en a déjà fait la tentative, il y a deux ans, sans succès. Cette fois, les avocats des autres inculpés du dossier – la plupart anciens collaborateurs du cabinet – ont été contactés par l’avocat de Joëlle Milquet, Adrien Masset, pour voir s’ils acceptaient de s’engager dans une telle procédure transactionnelle.

Visiblement, très peu ont répondu, jusqu’ici, à l’invitation. Deux inculpés ont fait savoir qu’ils n’accepteraient une transaction que si leur ex-ministre payait les «amendes» qui leur seraient alors infligées. En effet, une transaction pénale implique souvent le paiement d’une somme d’argent pour que les poursuites soient annulées. Dans un cas comme celui-ci, le montant pourrait avoisiner les 10.000 euros. Mais, pour Joëlle Milquet, elle-même, qui est la principale inculpée dans cette affaire de «prise illégale d’intérêt», ce serait beaucoup plus. L’addition de tous les montants dus par les inculpés constituerait une somme importante (à cinq zéros), ce qui rendrait la discussion entre avocats compliquée.

Le timing de cette tentative de négociation entre inculpés n’est pas anodin. L’ancienne députée CDH (Engagés) devrait bientôt être entendue par la commission des poursuites des parlements fédéral et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui doivent examiner la demande de levée d’immunité parlementaire introduite par la justice en mars dernier. La procédure a déjà été retardée par les élections du 9 juin. Ouvert en 2014, le dossier judiciaire, lui, a déjà fêté ses dix ans. Mais il n’y a pas de prescription à l’ordre du jour pour le moment. Les nombreux devoirs d’enquêtes complémentaires (plusieurs dizaines) demandés, pendant l’instruction et la procédure de renvoi, par Joëlle Milquet – encore un récemment – ont chaque fois stoppé le chrono.

Depuis le début, celle qui préside aujourd’hui le conseil d’administration de la RTBF nie toute irrégularité et certainement d’avoir engagé des collaborateurs ministériels pour mener sa campagne électorale en 2014. Quoiqu’il en soit, elle semble vraiment vouloir éviter un procès qui, nous dit-on à plusieurs sources, mènerait à un déballage en public embarrassant pour l’ancienne ministre. Rappelons que Joëlle Milquet avait démissionné, en 2016, de son poste de ministre de l’Enseignement, suite à son inculpation, et qu’elle avait renoncé à se présenter en tête de liste CDH à Bruxelles, en 2019, suite à de nouvelles révélations du Vif. En février 2019, l’ex-ministre humaniste était également inculpée du chef de « faux et usages de faux commis en écriture et informatique et d’avoir outrepassé son pouvoir d’accès à un système informatique » : elle était, ici, accusée notamment d’avoir demandé au responsable IT du cabinet qu’elle dirigeait de consulter les emails de ses collaborateurs dans le but de savoir qui avait renseigné Le Vif en 2014.

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