La France cherche à constituer une minorité de blocage au Conseil de l’UE contre le projet de libre-échange avec le Mercosur. Mais selon David Clarinval, en raison de divergences au nord et au sud du pays, la Belgique ne pourra pas la rejoindre. Le pays tend vers une « probable abstention ».
La Belgique ne pourra pas rejoindre la France dans sa recherche d’une minorité de blocage au Conseil de l’UE contre le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, a confirmé, mardi, le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval.
« Certains partis en Flandre n’ont pas la même position » qu’au sud du pays, où les partis francophones s’opposent à la signature du traité s’il ne contient pas de « clauses miroir », a constaté le ministre MR sur LN24. « On doit imposer à la viande importée d’Amérique du Sud les mêmes règles sanitaires, phytosanitaires et de production » que les règles européennes, résume-t-il.
Cet accord de libre-échange entre les 27 et quatre des cinq pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) est en discussion depuis plus de 20 ans. Il est bien plus large que le seul secteur agricole, mais c’est sur ce volet que se focalise l’opposition.
Un accord technique est intervenu la semaine dernière entre négociateurs, indiquait, vendredi, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Une signature du traité par la Commission européenne serait donc possible dès cette semaine, au sommet du Mercosur, qui débute jeudi à Montevideo (Uruguay).
« Vers une probable abstention »
Poussée par ses agriculteurs, la France cherche à constituer une minorité de blocage au Conseil de l’UE, tandis que des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne poussent pour aboutir. En Belgique, les partis flamands les plus favorables au libre-échange avec le Mercosur, emmenés par la N-VA, y voient une opportunité, entre autres, pour le port d’Anvers. « Faute d’accord entre toutes les Régions et avec le Fédéral, ça se résumera par une position probable d’abstention de la Belgique. On ne pourra donc pas rejoindre les Français, qui cherchent une minorité de blocage, on ne pourra pas non plus soutenir le texte en l’état », a clarifié David Clarinval.