A l’occasion de sa séance de rentrée, le parlement francophone bruxellois a donné mercredi son feu vert, à l’unanimité, à l’accord de coopération visant à généraliser l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) dans la partie francophone du pays.
La Commission Communautaire française de Bruxelles était la dernière institution francophone du pays à se prononcer sur l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS). Elle a, lors de sa séance de rentrée, validé l’accord de coopération visant à généraliser l’EVRAS.
Le début du jour a été mis à profit, tant par la ministre-présidente de la Commission Communautaire française de Bruxelles Barbara Trachte (Ecolo) que par les députés de l’ensemble des formations pour préciser une nouvelle foi que l’objectif de l’EVRAS est de former des gens à la protection des enfants et adultes en devenir contre une série d’abus potentiels, en intrafamilial ou en dehors.
Répondre aux questions que se posent les jeunes
L’ensemble des intervenants de la majorité comme de l’opposition ont également démonté les nombreuses fake news diffusées en la matière, à commencer par celle d’une soi-disant incitation au passage aux actes sexuels de diverses natures chez les plus jeunes.
Il a été répété que l’EVRAS consiste en des animations basées sur les questions déjà dans la tête des jeunes et auxquelles « tous les parents ne sont pas toujours les mieux à même de répondre » a souligné Delphine Chabbert (PS). Ces animations sur mesure sont réalisées par des professionnels formés, outillés et labellisés.
Basées sur l’évolution psychoaffective des enfants, elles permettent d’aborder les questions de respect, de gestion des émotions, de santé mentale, de grossesse non-désirée, de consentement, voire de harcèlement, ont tour à tour souligné les différents intervenants (Viviane Teitelbaum -MR; Ahmed Mouhssin -Ecolo; Nicole Bomele-DéFI; Christophe De Beukelaer-Les Engagés; Françoise De Smedt-PTB; et Victoria Austraet -indépendante).
Là où d’autres, comme Viviane Teitelbaum, ont estimé que le guide l’EVRAS ne posait « aucun problème à 98% », la cheffe du groupe PTB a indiqué qu’aux yeux de sa formation, il importe de continuer à examiner son contenu et de ne pas stigmatiser les parents inquiets. Christophe De Beukelaer a souligné qu’il restait encore du chemin à faire en la matière dans l’enseignement spécialisé. Tout en déplorant l’instrumentalisation de l’EVRAS par les complotistes des tous bords, l’élu des Engagés a estimé que la méthode suivie en amont de l’élaboration du guide n’avait pas facilité l’adhésion de la population. Ce dernier point a justifié une abstention au sein de ce groupe de l’opposition.
Rassurer les parents inquiets
A l’attention des parents inquiets face à la fois à l’omniprésence des représentations sexuelles et au tabou entourant le thème du sexe, les orateurs et oratrices du jour ont enfin tenu à répéter que le dispositif de l’EVRAS ne fera pas l’apologie de la pornographie. Il n’incitera pas les enfants à changer de sexe et n’encouragera aucune pratique. Les animations ne seront pas dispensées aux enfants de cinq ans. Aucun sujet ne sera abordé s’il n’a pas été suscité par une ou des questions des élèves. Les séances d’information seront précédées d’un travail préparatoire au cours duquel les questions seront recueillies de manière anonyme pour pouvoir calibrer l’animation sur le bon thème basé sur le guide de référence commun.