Quelles conséquences ont pour les agriculteurs européens les dix accords de libre-échange récemment conclus ou en cours de négociation par Bruxelles? Une « concurrence accrue » pour les secteurs de la viande bovine, de la viande ovine, de la volaille, du riz et du sucre, conclut jeudi une étude de la Commission européenne.
Dans leur ensemble, ces accords commerciaux devraient conduire à une « légère augmentation de la balance commerciale globale de l’UE », selon ce document du Centre commun de recherche de la Commission européenne.
Mais « l’étude reconnaît que certains secteurs sensibles, notamment la viande bovine, la viande ovine, la volaille, le riz et le sucre, devraient faire face à une concurrence accrue de la part des dix partenaires » avec lesquels des accords sont actuellement négociés ou sont récemment noués: Australie, Chili, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Philippines, Thaïlande et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay).
« Cette conclusion valide l’approche actuelle de l’UE qui consiste à protéger systématiquement les secteurs sensibles au moyen de contingents tarifaires soigneusement calibrés », ajoute le Centre dans un communiqué.
Ces ajustements de tarifs douaniers peuvent « atténuer les éventuelles perturbations du marché« , tout en offrant « une protection aux agriculteurs et aux producteurs agroalimentaires de l’UE ».
Les bénéfices des accords de libre-échange mis en avant
Les accords de libre-échange sont particulièrement décriés dans l’actuelle fronde des agriculteurs français et européens. En France, tous les grands syndicats appellent le gouvernement à s’engager plus pour éviter une « concurrence déloyale ».
Le Centre commun de recherche souligne toutefois que ces dix accords de libre-échange ouvriront « de nouvelles perspectives commerciales » pour d’autres filières avec probablement un impact positif sur « le secteur des produits laitiers, de la viande porcine, des aliments transformés et des boissons ».
En 2032, grâce à ces « relations commerciales préférentielles », la valeur des exportations du secteur agroalimentaire de l’UE pourrait augmenter de 3,1 à 4,4 milliards d’euros dans le « scénario ambitieux », précise le Centre commun de recherche. La valeur des importations serait parallèlement entre 3,1 et 4,1 milliards d’euros plus élevée.
« Cela entraînerait une hausse équilibrée des exportations et des importations, ainsi qu’une légère augmentation de la balance commerciale globale de l’UE », selon le communiqué.