La Défense devra à l’avenir « passer d’une petite force militaire centrée sur les interventions expéditionnaires (guerres de choix) à une armée solide axée sur la dissuasion et les conflits de haute intensité dans le contexte de la défense collective (guerres de nécessité) ». Ce qui implique davantage de capacités, des stocks de munitions stratégiques et des troupes plus importantes, ressort-il de l’exposé d’orientation politique du ministre de la Défense Theo Francken (N-VA). Ce dernier doit le présenter mercredi en commission de la Chambre, avant un débat avec les élus.
Le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA) a détaillé dans un exposé d’orientation politique sa vision pour son portefeuille ministériel. Parmi les points qu’il souhaite mettre en exergue: un « plan de transformation » pour que les sites industriels abandonnés soient convertis en sites de production militaire. Audi, à Bruxelles, « au minimum 14.800 militaires du cadre actif » est le premier test », indique-t-il, précisant qu’il sera sur place mardi pour une visite avec plusieurs entreprises de défense qui montrent un intérêt pour le lieu. La coordination se fera aussi avec le Premier ministre, qui a déjà rencontré la direction allemande d’Audi, précise Theo Francken.
L’arrêt de la vente de domaines militaires
Autre axe de sa politique: l’arrêt de la vente de domaines militaires. Le ministre parle même de revoir des ventes déjà prévues. « Nous avons besoin nous-mêmes de nos quartiers, que ce soit pour le militaire ou pour la production industrielle », justifie-t-il. Son exposé, disponible sur le site de la Chambre, évoque ainsi entre autres la base aérienne de Coxyde. Elle « ne sera pas fermée et la capacité Search and Rescue y restera basée ». Il était normalement prévu de déménager les hélicoptères de Coxyde à Ostende dans quelques années. Alors que la commune de Coxyde ambitionnait d’acquérir le site, la ministre de la Défense précédente avait déjà annoncé l’année dernière que la Défense y resterait quand même active, au moins partiellement.
Une « répartition géographique plus équilibrée des quartiers militaires
« Dans le cadre du développement d’une stratégie industrielle de défense globale, il sera examiné comment la mise à disposition de l’industrie de défense d’espace, d’installations ou de terrains militaires pourrait être effectuée », peut-on encore lire dans l’exposé. Toujours en termes d’infrastructures, le ministre souhaite une « répartition géographique plus équilibrée des quartiers militaires sur l’ensemble du territoire national« , donc l’installation de nouvelles infrastructures dans certaines zones, et « une plus grande dispersion des installations notamment au niveau du stockage de munitions ».
Le sommet de l’Otan prévu en juin prochain est confirmé comme jalon essentiel. La N-VA a récemment laissé entendre que les 2% de PIB consacrés à la Défense devraient être atteints pour cette date, plutôt que 2029. Ce sera en tout cas l’occasion d’un « signal clair à nos alliés qu’ils trouvent en Belgique un allié loyal ». Une question de « crédibilité diplomatique ».
« Au minimum 14.800 militaires du cadre actif »
D’ici là, une nouvelle Vision stratégique sera donc soumise au gouvernement, une loi révisée sur la programmation militaire au Parlement, « ainsi qu’un plan d’investissement crédible et équilibré ». La loi de programmation militaire doit notamment préciser les recrutements prévus, revus à la hausse: « au minimum 14.800 militaires du cadre actif » durant la législature, « 5.600 réservistes et 4.800 civils ». « À l’horizon 2029, les effectifs de la Défense avoisineront, hors réservistes, les 34.700 collaborateurs avec plus de 29.000 militaires du cadre actif ».