L’entreprise cotée, embourbée dans des procédures judiciaires face à de petits actionnaires s’estimant floués, n’a pas suffisamment bien communiqué sur un jugement qui la concernait à Bruxelles.
Un non-lieu, faute de preuves, malgré une investigation en bonne et due forme. C’est, en en substance, ce qu’avait déclaré Nyrstar le 5 mars dernier, à propos d’un recours contre l’entreprise lancé par de petits actionnaires s’estimant floués dans l’opération de restructuration qui a abouti à la prise de contrôle de l’entreprise par le géant du négoce Trafigura en 2019 — et en conséquence de quoi, avaient vu leurs actions diluées.
Le problème? L’absence de preuves constatée par la Cour d’appel de Bruxelles découlait moins de conclusions d’une investigation que… de l’absence même d’investigation, la Cour relevant «l’incurie d’une gravité exceptionnelle» de l’État en la matière, ce que Nyrstar s’est bien gardée de préciser dans son communiqué du 5 mars. «Selon la cour, l’investigation n’a, à aucun moment, produit suffisamment d’éléments pour justifier une mise en examen pénale de la société», pouvait-on pourtant lire dans le communiqué laconique de Nyrstar.
Nyrstar sous enquête(s)
Une communication tronquée qui n’a manifestement pas été du goût de la FSMA, le gendarme boursier belge. «Comme dit dans un communiqué de presse daté du 5 mars 2025, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bruxelles a rejeté la mise en accusation de la société dans un jugement rendu ce jour-là. La FSMA a demandé à Nyrstar de fournir au marché des informations supplémentaires concernant ce jugement», a précisé l’entreprise ce vendredi, qui a donc mis en ligne le jugement dans son entièreté.
Au niveau procédural, si le non-lieu a bien été prononcé à Bruxelles, Nyrstar est toujours sous le coup d’une enquête judiciaire à Anvers: l’entreprise a d’ailleurs été perquisitionnée l’automne dernier après que la FSMA, qui a mené une enquête très poussée sur les conditions dans lesquelles Trafigura s’est appropriée l’entreprise et ses actifs, a transmis le dossier à la justice.
Une brochette de dirigeants, dont l’ancien CEO et l’ancien président du Conseil d’administration, sont par ailleurs sous le coup d’amendes du gendarme boursier, qui devrait prochainement se prononcer sur leur cas.