Ce mardi s’ouvre à New York un nouveau procès contre Donald Trump, intenté par l’auteure E. Jean Carroll, qui l’avait déjà fait condmaner en mai dernier pour agression sexuelle. Cinq autres actions en justice sont en cours à l’encontre de l’ancien président.
Au lendemain de sa large victoire dans l’Iowa, Donald Trump est attendu ce mardi à un nouveau procès à New York, poursuivi pour la seconde fois au civil pour diffamation par une autrice qui l’a déjà fait condamner en 2023 pour agression sexuelle.
Plus que jamais favori des primaires républicaines après avoir facilement remporté le caucus de l’État du Midwest, Donald Trump, 77 ans, avait annoncé jeudi son intention de venir se défendre en personne dans le prétoire face à l’ancienne chroniqueuse de Elle, E. Jean Carroll, 80 ans. « Je n’ai jamais vu cette femme de ma vie (…) Je n’ai pas idée de qui elle est », avait réaffirmé jeudi Donald Trump à propos de l’écrivaine, qu’il a continué de qualifier de menteuse, ou de « tarée », malgré sa retentissante condamnation en mai au civil à lui payer cinq millions de dollars pour agression sexuelle en 1996 et diffamation en 2022. L’avocate de la plaignante, Roberta Kaplan, a écrit au juge pour lui faire part de ses craintes que le républicain transforme l’audience en « cirque » et « cherche à semer le chaos ».
Visé, avec celui de mardi, par au moins six procès civils et pénaux, le riche homme d’affaires de 77 ans a transformé chacune de ses inculpations ou de ses comparutions en tribune politique, multipliant les invectives virulentes contre les juges et les procureurs, qu’il accuse de mener une « chasse aux sorcières » pour l’empêcher de gagner la présidentielle de novembre. « Ce n’est pas moi qu’ils visent. C’est vous », clame-t-il en lettres capitales sur son site web, à l’adresse de ses partisans.
Ce nouveau procès contre Trump, un deuxième acte
Le procès, qui s’ouvre mardi par la sélection du jury et devrait durer plusieurs jours, est une sorte de deuxième acte. Le 9 mai 2023, douze jurés du tribunal civil fédéral de Manhattan avaient décidé à l’unanimité que Donald Trump s’était rendu responsable d’une « agression sexuelle » sur E. Jean Carroll, en 1996, dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais, et qu’il l’avait aussi diffamée en octobre 2022. Les jurés avaient condamné Donald Trump, qui a fait appel et n’a jamais été poursuivi au pénal dans ce dossier, à cinq millions de dollars de dommages et intérêts.
Mais E. Jean Carroll avait aussi déposé plainte pour diffamation pour des déclarations antérieures de Donald Trump, en juin 2019, dans la foulée de ses premières accusations de viol contenues dans un livre. Alors président des États-Unis, il avait affirmé que l’autrice, qui n’était « pas son genre », avait tout inventé pour « vendre un nouveau livre ». La procédure avait été retardée par des batailles procédurales, mais un second procès a quand même été fixé. E. Jean Carroll réclame au moins 10 millions de dollars de dommages et intérêts, pour son préjudice moral et professionnel.