dimanche, septembre 8

Face à l’ampleur des enjeux et à l’urgence des mesures à prendre, le logement public doit constituer la priorité absolue du prochain gouvernement wallon, plaide,  dans un mémorandum présenté jeudi, le Comité permanent des Sociétés de logement de service public (SLSP) de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW).

Nerf de la guerre: le financement régional doit être « considérablement amplifié », selon le Comité. « Cette montée en puissance doit aller de pair avec l’appui et l’accompagnement des acteurs locaux, tout en leur concédant, en confiance, une plus large autonomie », ajoute-t-il.

Aux côtés de l’UVCW, les SLSP réclament notamment un mécanisme de droit de tirage pour la construction et la rénovation de logements, mais aussi pour l’achat et l’équipement des terrains et bâtiments. « Idéalement, il couvrirait les opérations menées localement par les communes et les sociétés, apporterait une prévisibilité des investissements, le tout assorti d’une souplesse quant à la façon responsable d’utiliser les moyens », peut-on lire dans le mémorandum.

« Ce qui fait surtout défaut, c’est une vision structurelle du logement public à long terme, qu’il s’agisse des objectifs ou des ressources pour y parvenir. Il importe de la concerter avec toutes les autorités locales, pour qu’elle épouse parfaitement les réalités de terrain », a martelé Michel Januth, le président du Comité.

Hausse du nombre et de la qualité des logements

Concrètement, le secteur réclame une hausse sensible de la qualité et du nombre de logements publics. « Nous comptons aujourd’hui 100.000 logements publics, soit le même nombre qu’il y a dix ans. C’est largement insuffisant pour répondre à la demande puisque que 40.000 ménages sont en attente et ce n’est que la partie visible de l’iceberg », a détaillé de son côté Michel Deffet, le vice-président du Comité.

Il appelle aussi à un équilibre financier pérenne des SLSP. « Le financement actuel est insoutenable à long terme et crée des déficits importants. Nos propositions incluent entre autres le cofinancement accru des opérations locales, la garantie de prévisibilité des financements, la compensation régionale du précompte immobilier ou encore une réforme locative axée sur la réforme du calcul du loyer social et des principes d’attribution », a poursuivi Michel Januth.

Autonomie et concertation

Autre piste avancée: améliorer l’appui aux SLSP dans leurs missions. « Nous proposons de renforcer la concertation entre SLSP et pouvoirs locaux et d’assurer une plus grande autonomie de gestion. Nous ne renions pas une tutelle quelconque mais nous sommes des professionnels responsables et nous méritons cette autonomie », a enchaîné Michel Deffet.

« Nous lançons aussi sans tabou un appel à la rationalisation des structures locales, tenant compte de la spécificité et l’ancrage local des SLSP, et nous sommes partisans d’une réflexion sur la typologie des habitats et l’accès à la propriété afin d’améliorer le service aux citoyens », ont ajouté les responsables. Ces derniers défendent enfin l’idée d’associer le secteur privé à la politique de logement public. Pour ce faire, des outils de mobilisation de l’épargne privée doivent être développés et des partenariats public-privé (PPP) doivent être créés.

« Notre mémorandum insiste sur la nécessité d’une politique du logement robuste, durable, et adaptée aux besoins des citoyens, qui s’appuie sur un triangle collaboratif vertueux entre les autorités publiques, les SLSP, et le secteur privé », ont résumé les acteurs du secteur. Et d’avertir: « si on ne fait rien, les sociétés de logements publics seront exsangues dans trois ou quatre ans. De l’argent, il y en a. Il faut que le prochain gouvernement fasse les bons choix. »

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