La Commission européenne a annoncé reporter à janvier la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. Ursula von der Leyen ne se rendra donc pas au Brésil vendredi.
Samedi, un sommet des pays du Mercosur aura lieu dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Ursula von der Leyen devait y signer l’accord commercial négocié depuis plus de 25 ans avec le Brésil, le Venezuela, l’Uruguay et le Paraguay. Cependant, il restait incertain que l’Allemande puisse obtenir à temps le mandat nécessaire de la part des Etats membres.
Ces derniers jours, la France et l’Italie ont toutes deux appelé à reporter la signature jusqu’à ce que les conditions appropriées soient réunies pour protéger les agriculteurs, venus manifester ce jeudi sous les fenêtres des chefs d’État et de gouvernement réunis à Bruxelles. Ce report est désormais confirmé jusqu’en janvier. La date exacte n’est pas encore connue.
Des poids lourds de l’UE comme l’Allemagne et l’Espagne poussent pour une signature rapide, tandis que la France emmenait le camp des opposants à une signature du texte en l’état. Le président français Emmanuel Macron s’était dressé jeudi matin, à son arrivée au sommet européen, contre tout «passage en force» de la Commission européenne.
«Le compte n’y est pas, cet accord ne peut pas être signé», affirmait le Français. Il reconnaît que les clauses de sauvegarde récemment ajoutées, sortes de frein d’urgence en cas d’afflux de produits déstabilisant le marché européen, constituent une avancée dans la bonne direction, «mais elles ne sont pas finalisées et n’ont pas encore été partagées avec les Etats du Mercosur».
Quant à la réciprocité, c’est‑à‑dire les «clauses‑miroir» qui interdiraient des pesticides et autres molécules déjà interdites dans l’UE, «la Commission a fait des propositions, mais ce n’est pas encore prêt». Enfin, la fiabilité des contrôles aux frontières reste incertaine à ses yeux. «Des engagements ont été pris pour les augmenter au 1er janvier, OK on va vérifier.»
La France a été rejointe ces derniers jours par l’Italie, qui juge une signature «prématurée». Des pays comme la Pologne ou l’Irlande sont également critiques. La Belgique, elle, n’a adopté sur ce dossier qu’une position d’abstention, les partis des différents gouvernements du pays n’étant pas d’accord entre eux.
L’arrivée de l’Italie dans le camp des réfractaires permet en théorie de former une minorité de blocage au sein des Vingt-Sept, ce qui empêcherait un examen de l’accord au Conseil des ministres de l’UE, dont un dernier feu vert reste nécessaire à la signature par la présidente de la Commission.
En cours de journée, le président brésilien Lula a annoncé qu’il se ferait le messager, lors du sommet du Mercosur samedi, de la demande de la Première ministre italienne Giorgia Meloni de repousser la signature de l’accord.













