Les voitures vampirisent une large partie de l’espace public bruxellois alors qu’elles représentent à peine un tiers des déplacements, dénonce une étude de l’ASBL « Les Chercheurs d’air ». Les cyclistes sont, eux, les plus mal lotis.
La voiture occupe 53,2% de l’espace public bruxellois alors qu’elle ne représente que trois déplacements sur dix au sein de la capitale, ressort-il d’une étude publiée jeudi par l’ASBL « Les Chercheurs d’air ». En comparaison, les transports en commun ne disposent que de 2,6% des lieux publics bruxellois.
Pour réaliser son étude, l’association n’a pris en compte que les espaces publics qui peuvent être répartis entre plusieurs modes de transport. Ont notamment été exclus des espaces tels que les parcs mais également le ring, les viaducs ou tunnels où ne sont admises que les voitures. Il en va de même d’espaces souterrains tels que le métro.
Dans ce calcul, l’avenue Louise est ainsi un espace qui priorise la voiture. Cette dernière y occupe 56,9% de l’espace public. Les vélos n’y disposent d’aucun espace qui leur est propre, tandis que les transports en commun et les piétons se partagent chacun 10% de la zone, avec, tout de même, une différence de taille. « Si les trams profitent des sites propres, les piétons doivent se contenter de trottoirs encombrés, et inadaptés au trafic qui y passe », note le rapport. « Les cyclistes n’ont aucune zone sécurisée. Les rues cyclables ne sont pas adaptées au trafic important — à la fois cycliste et automobile — et créent conflits et dangers. »
De façon globale, les cyclistes sont les grands perdants dans la répartition du territoire, avec seulement 1,4% de l’espace public qui leur est dévolu.
Ces constats sont d’autant plus interpellants que la majorité des déplacements régionaux sont réalisés sans avoir recours aux voitures. « Face à cette contradiction, il est urgent de repenser la manière dont on organise l’espace public. Ce n’est pas qu’un enjeu de mobilité : c’est une question de santé, de sécurité, de justice sociale et de qualité de vie », estime l’ASBL « Les Chercheurs d’air ». Cette dernière souhaite que, d’ici 2030, au moins 60 % de l’espace public soit réservé aux modes actifs et aux transports en commun.















