En 2025, l’air en Belgique s’est légèrement dégradé, avec une hausse du NO₂ et des particules fines (PM2,5). Si la tendance de fond reste à l’amélioration, l’échéance 2030 et ses normes plus strictes s’annonce déjà difficile à tenir dans plusieurs zones.
La qualité de l’air en Belgique s’est légèrement dégradée en 2025 par rapport à 2024, selon une analyse provisoire de la Cellule Interrégionale de l’Environnement (Celine). Les concentrations moyennes annuelles de dioxyde d’azote (NO₂) et de particules fines (PM2,5) sont en hausse, tout comme le nombre de dépassements des valeurs limites journalières. Le nombre de jours d’ozone (O3) reste, lui, comparable à celui observé en 2024.
Celine rappelle toutefois que, sur le long terme, la tendance générale demeure positive, avec une amélioration progressive liée à la baisse des émissions, aux normes automobiles plus strictes et à la mise en place de zones à faibles émissions (LEZ) dans plusieurs villes.
NO2
Pour le NO₂, polluant étroitement lié au trafic routier, les concentrations restent inférieures à la valeur limite européenne actuelle de 40 µg/m³. Après une baisse marquée entre 2014 et 2020, les niveaux ont cependant stagné ces dernières années et connaissent en 2025 une légère remontée. Cette hausse est attribuée principalement à des conditions météorologiques défavorables au printemps, plus sèches et moins venteuses.
Les nouvelles valeurs limites qui entreront en vigueur en 2030, fixées à 20 µg/m³, ne sont en revanche pas encore respectées partout. Des dépassements ont notamment été enregistrés à Anvers et Bruxelles. Dans les zones les plus exposées au trafic, les concentrations restent comprises entre 30 et 40 µg/m³… Des efforts supplémentaires seront donc nécessaires pour atteindre les objectifs européens.
Particules fines
Les particules fines PM2,5 suivent une évolution comparable. Après plusieurs années de baisse ou de stagnation, elles augmentent à nouveau en 2025 (+ 11% environ par rapport à 2024), principalement en raison des conditions météorologiques. Les valeurs limites européennes actuelles (25 µg/m³ sur base annuelle) sont respectées, mais les futures normes plus strictes prévues pour 2030 (10 µg/m³) ne le sont déjà plus dans un nombre croissant de stations.
Les données montrent également que certaines sources locales telles que le chauffage au bois peuvent provoquer ponctuellement des pics importants. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, beaucoup plus ambitieuses, restent largement hors d’atteinte, sauf dans quelques sites très ruraux.
Enfin, malgré un été chaud et deux vagues de chaleur, la Belgique n’a connu que deux jours d’ozone en 2025 (le 13 juin et le 2 juillet), avec un dépassement du seuil d’information européen de 180 µg/m³.
A l’approche de l’entrée en vigueur de normes européennes plus exigeantes, Celine prévient que des «feuilles de route» devront être élaborées si les dépassements persistent. Les régions devront alors préciser les mesures supplémentaires à mettre en œuvre pour atteindre les valeurs limites d’ici 2030. «Sous certaines conditions, un report pourra également être demandé à la Commission européenne pour atteindre ces valeurs limites», ajoute-t-elle, anticipant d’éventuelles difficultés.




