Les partis politiques et l’église inspirent fort peu de confiance aux Belges, indique le sondage du Vif. Le pouvoir communal reste par contre le plus digne de confiance.
Cette observation est régulièrement avancée par les politiques eux-mêmes: de tous les niveaux de pouvoir, la commune est celle qui jouit encore de la confiance la plus élevée auprès des citoyens. Bien davantage que tous les autres échelons, qui feraient l’objet d’une défiance généralisée, de même que le personnel et les partis politiques.
Le sondage électoral du Vif, dans les grandes lignes, confirme cette lame de fond. Les répondants ont été invités à exprimer dans quelle mesure ils accordent leur confiance à certaines institutions. Pour chacune, tout d’abord, une proportion conséquente, grosso modo de 25% à 35% de sondés, déclarent n’avoir ni confiance ni défiance.
En matière de niveau de pouvoir, ensuite, la commune est bien celle qui recueille le plus de crédit: 44,9% des sondés déclarent lui accorder beaucoup ou suffisamment de confiance. A l’inverse, le gouvernement régional est celui qui en inspire le moins: 24,5% lui font confiance, pas 38,8%. Les résultats du gouvernement fédéral sont comparables. Mais surtout, des différences apparaissent en fonction de la région de résidence, les Wallons étant globalement un peu plus défiants que les autres. Ce constat est d’autant plus pertinent à l’échelle régionale, puisque trois majorités différentes sont aux affaires en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre.
Les partis politiques, eux, sont ceux qui recueillent les résultats les moins honorables: seuls 13,2% des Belges leur accordent de la confiance, tandis que 53,1% déclarent ne pas (ou peu) leur en accorder.
Trois autres institutions ont été soumises au jugement des sondés. Quelque 37% font confiance aux tribunaux, mais 29,7% aux médias. Enfin, seuls 14,2% des répondants disent avoir confiance en l’Eglise, 58,8% déclarant ne pas lui faire confiance (18,8% ne lui font plutôt pas confiance et 40% aucunement confiance). C’est en Flandre que cette réalité est la plus marquée (64,3% ne font pas confiance à l’Eglise), ce qui n’est sans doute pas sans rapport avec la thématique des abus sexuels au sein de l’institution, qui a eu un écho retentissant au nord du pays ces derniers mois.
Les jeunes sont-ils moins désabusés?
Les résultats du sondage portant sur le niveau de confiance peuvent être analysés sous bien des angles (genre, niveau d’éducation, préférences politiques, région, etc.). Il en est un qui fait apparaître une réalité de type générationnel. En effet, les tranches d’âge les plus jeunes semblent accorder un peu plus de confiance aux institutions que les autres. C’est le cas, du moins, pour les institutions d’ordre politique.
Les 18-34 ans ne sont guère nombreux à accorder leur confiance aux partis politiques (17,7 %), par exemple. Ils sont néanmoins deux fois plus nombreux que la génération la plus âgée des 55 ans et plus (8,8 %).
L’observation ne vaut cependant pas pour les tribunaux. Quant à la confiance aux médias, c’est la tranche d’âge intermédiaire, les 35-54 ans, qui l’accorde le plus. Ce n’est pas entièrement une surprise.
Une autre question du sondage portait sur le moyen ou le canal utilisé pour s’informer sur la politique. Au total, 61,6 % des répondants le font au moyen des médias classiques que sont la télévision, la radio, les hebdomadaires ou les quotidiens d’information. Mais, subdivisé par tranches d’âge, ce résultat varie fortement: 45,4 % chez les 18-34 ans et 74,5 % auprès des 55 ans et plus. A l’inverse, 34,3 % des plus jeunes, mais 12,3 % des moins jeunes, suivent la politique sur les réseaux sociaux.
Ce sondage a été commandé à l’institut Kantar par Le Vif, Knack, Trends, Trends-Tendances, De Zondag, De Krant van West-Vlaanderen et Canal Z. Il a été réalisé en ligne auprès de 2 681 Belges âgés de 18 ans et plus. Il concerne 1 077 Flamands, 1 004 Wallons et 600 Bruxellois. La marge d’erreur maximale est de 3,1 % en Flandre, 3,1 % en Wallonie et 4 % à Bruxelles.